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Vivre et découvrir
7 août 2008

Pourquoi partir?

Bonjour,

La question pourrait bien sûr être posée autrement : ‘Pourquoi ne PAS partir ?’.

Nous voulons partir parce que nous en avons envie, mieux encore, nous en rêvons. Nous n’avons rien à fuir de spécial ici et d’ailleurs, nous reviendrons. Point de querelles familiales ni de soucis professionnel, pas non plus de dettes ou de crimes à cacher… Rien ! Et c’est précisément ce ‘rien’ qui nous a fait réfléchir. Nous ne cherchons pas à nous distinguer particulièrement des communs des mortels mais nous ne voulons pas non plus nous retourner, au seuil de notre mort (qui peut survenir à tout moment) et nous apercevoir que nous n’avons pas vécu. Comme la plupart d’entre vous, nous avons grandi, nous nous sommes mariés et avons eu deux beaux enfants, nous nous sommes levés chaque matin pour nous dépêcher afin d’arriver à l’heure au travail et à l’école, à la plaine ou au stage pendant les vacances scolaires, nous avons rapporté un salaire à la fin du mois, payé notre maison et recommencé le mois suivant dans le même but et surtout dans le même stress. Bien sûr, tout n’est pas noir. Il y a les week-ends. Pour nettoyer, faire les courses, le jardin, … Quand il reste du temps, nous regardons pousser nos petits. Et les fleurs. Parfois, nous voyons nos amis si ils arrêtent de courir le même week-end que nous.

Tout cela n’est déjà pas si mal, je vous l’accorde, surtout si la santé y est et que nous sommes heureux – ce que nous pensons être !

MAIS…

Nous avons entendu plusieurs personnes se plaindre du temps qui filent entre les doigts, rouspéter sur le fait que les autres changent sans prendre le temps de s’apercevoir qu’ils changent aussi et louer Dieu pour des merveilles qu’ils imaginent à défaut de pouvoir les côtoyer. Beaucoup remettent à l’âge de la pension ce qu’ils pensent ne pas pouvoir réaliser avant. Nous connaissons des proches qui sont décédés avant cet âge, qui ont vécu sur un fil entre la vie et la mort du fait d’une grave maladie ou dont l’état de santé général ne permet plus de ‘folie’. Alors, nous n’attendons plus.

Vivre et découvrir…

Vivre avec moins de confort, moins de moyen, vivre dans la nature, par tous les temps, à toutes les altitudes. Vivre ensemble, parents et enfants et apprendre à composer avec les différences pour apprendre la patience et le sens du compromis. Vivre avec soi-même aussi. C’est peut-être encore le plus difficile. Vivre sa propre introspection et s’en trouver grandi. Vivre en prenant le temps. Cela ne signifie pas vivre sans soucis ! Nous aurons à courir après les visas, à composer l’itinéraire en fonction du climat et de la durée de séjour accordée dans chaque pays. Nous aurons à nous adapter aux us et coutumes, à faire nos lessives comme il y a un siècle, à trouver et purifier notre eau, à faire la classe aux enfants, à trouver des cybercafés parce que, quand même, nous vous aimons beaucoup et que nous aimerions garder un peu contact, à gérer les manques générés par la société de consommation dans laquelle nous avons grandi, … Beaucoup de travail, en fait !

Bref vivre sa route à Soi(e) !!!

Découvrir l’autre, différent de nous et pourtant si semblable, découvrir nos proches, leur trouver d’autres qualités et d’autres défauts, découvrir des paysages, des animaux, des fleurs, de la nourriture, des langages différents, …

Ne pas rester et donc balayer les objections émanant d’ailleurs principalement des ceux n’ayant jamais voyagé. Rester sage cependant car nous entraînons les enfants dans tout cela. Nous sommes convaincus, aidés par l’expérience de nos nombreux prédécesseurs, que le voyage leur fera du bien et les enrichira à tout point de vue.

Comme expliqué précédemment, Nicolas et Romane ont également envie de partir. Ils participent comme ils peuvent aux discussions. Nous répondons à leurs questions et tâchons de faire en sorte qu’ils ne soient pas spectateurs mais acteurs de ce voyage, ainsi que des nombreux préparatifs qu’il nécessite. Nous avons besoin les uns des autres pour que ce projet soit un projet de famille et qu’il puisse se dérouler au mieux.

Certains d’entre vous nous trouvent courageux. C’est très gentil mais franchement, je trouve plus dur de rester et de tout subir avec une résignation certaine et dans une légère apathie que de tenter de se réaliser, à plus forte raison quand le terme ‘se réaliser’ trouve le même écho chez nous quatre. Donc, voilà…

Nous verrons bien au retour…

Nous pourrons toujours repartir vers un autre continent après avoir rempli une nouvelle fois notre petit cochon en plastique.

Sa route à Soi(e), la route de la Soie…

Mais, finalement, de quoi parle-t-on ???

Vous trouverez dans l’album photos ‘Cartes’, deux cartes avec un tracé correspondant à peu près à celui de la Route de la Soie dans son étendue Ouest - Est maximum. Il s’agit d’un des nombreux itinéraires ayant été emprunté. Le détour par le Sud de l'Iran, les pérégrinations au-delà de Xi'An, étaient purement "gratuites" et dépassaient le cadre de la Route la Soie historique.

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Ces deux cartes se trouvent également dans l'album photos: Cartes.

La Turquie, anciennement, l’Asie mineure :

En Occident, la Route de la Soie avait de multiples ramifications, couvrant en gros l'ensemble de la Méditerranée orientale, de Venise à Alexandrie (en plus d'une route qui allait jusqu'en Moscovie par le bassin de la Volga).

Parmi toutes les grandes métropoles méditerranéennes engagées dans le commerce des marchandises d'Orient, Byzance, qui deviendra Constantinople puis Istanbul, fut la plus importante d'entre elles pendant toute la période médiévale. A ceci s'ajoute son statut de capitale des empires byzantin puis ottoman, et d'une façon générale son rôle de vitrine de l'Orient pour l'Occident, et de voie de pénétration de l'Occident en Orient.

Au-delà, les caravanes traversaient le plateau anatolien jusqu'à la Perse, empruntant une route parsemée de caravansérails seldjoukides.

Nous prévoyons assez bien de temps en Turquie et deux passages, aller et retour, pour pouvoir dévier de la route tracée sur l’itinéraire, au gré de nos envies et de nos découvertes.

L’Iran, anciennement, la Perse :

La seconde région traversée est la Perse correspondant aujourd’hui à la République Islamique d’Iran.

Historiquement, la Perse était un point de passage obligé des caravanes faisant la liaison entre l’Occident et l’Orient, si bien que les évolutions de la situation politique en Perse ont souvent eu d’importantes répercussions sur le commerce de la Route de la Soie. Contrairement à la Chine ou à l’Asie mineure, la Perse n’était que rarement la destination finale des marchandises transportées. Du coup, la Route de la Soie ne passait pas par le centre de gravité du pays dans le centre - est (région d’Ispahan) et ne traversait que le nord de l’actuel Iran.

Nous espérons obtenir un visa de tourisme en lieu et place d’un visa de transit qui nous obligerait à traverser ce grand et splendide pays en sept jour maximum. Ceci dit, nous y passerons également à l’aller et au retour. Nous souhaitons découvrir Ispahan, Yazd, Shiraz,…

Ensuite, nous quittons la route de la Soie pour visiter l’Inde et le Népal. En théorie, l’arrivée en Inde se fera du côté de Amritsar puisque le seul point de frontière entre le Pakistan et l’Inde ouvert aux étrangers que nous sommes se trouve sur la route entre Lahore et cette dernière. Nous descendrons vers le sud de l’Inde durant notre hiver pour éviter à la fois la mousson et les trop fortes chaleurs. Ensuite, remontée vers New Delhi, demandes de visas pour le Népal, le Pakistan (le précèdent aura expiré) et la Chine.

Là, retour sur la fameuse route de la Soie, vers Kachgar, direction le Kirghizstan. En un seule année, il est difficile de poursuivre vers Pékin et de rentrer, d’autant que l’Inde nous motive plus que la Chine (avec toutes ses interdictions, paperasseries, ‘non-droits’ de l’homme, …).

Nous ferons donc cette route dans le désordre…

Le Turkestan occidental :

La troisième région traversée est le Turkestan occidental (ou russe, par opposition au Turkestan oriental ou chinois), correspondant aujourd'hui aux Républiques d'Asie Centrale ex-soviétiques (Ouzbékistan, Kazakhstan, Turkménistan, Kirghizstan, Tadjikistan). Il ne faut pas confondre ces dernières avec la région du Caucase (Azerbaïdjan,...).

De toutes les régions traversées, le Turkestan (occidental et oriental) est celle qui porte le plus la marque de la Route de la Soie. Pour ces contrées enclavées et en grande partie arides, la première richesse fut longtemps leur position géographique, à la rencontre du monde chinois et méditerranéen. La plupart des grandes villes qui s'y sont développées le doivent au commerce de la Route de la Soie, et la région a durement subi le déclin des routes terrestres trans-asiatiques à partir du XVIe siècle.

Pour nous, ce trajet se fera après la Chine, donc.

La Chine : 

La dernière région à faire partie du voyage est la Chine, avec en particulier des passages par le Turkestan chinois et les confins orientaux des hauts plateaux tibétains.

C'est en Chine que la Route de la Soie est le plus une route. En effet, de Kachgar (Kashi en chinois) à l'Ouest, juqu'à Dunhuang (près de Yumen), les caravanes étaient obligées de longer les contreforts montagneux des Monts Célestes (au Nord) ou de l'Himalaya (au Sud), afin de bénéficier de la ceinture d'oasis qui entoure le mortel désert de Takla-Makan ("on n'en revient pas" en turc ouïghour). Le contrôle de cette route, stratégique pour le commerce chinois, a toujours été une préoccupation des dynasties impériales chinoises. Ainsi, dans ses phases de prospérité, la Chine se lance dans de vastes entreprises coloniales vers l'Occident qu'elle nomme "Sin Jiang" ("nouvelle province"), se traduisant par exemple par la coûteuse prolongation de la Grande Muraille jusqu'à Dunhuang, dernière ville chinoise à l'Ouest, sous les Tang (7e siècle). A l'inverse, les périodes d'autonomie de cette région, peuplée de Turcs musulmans relativement peu sinisés (les Ouïghours), révèlent un affaiblissement du pouvoir central chinois.

Maintenant, vous en savez plus, sur la route de la Soie et sur notre route à nous qui diverge sur la partie chinoise.

Nous nous retrouverons bientôt. D’ici là, nous aurons commencé nos vaccins (demain) et espérons être un peu plus avancés au sujet du choix de notre carrosse.

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Commentaires
P
Salut Silvio,<br /> J'avais perdu le lien vers ton site, mais je l'ai retrouvé via Linked-In. <br /> Je voulais savoir comment tu allais, car tu dois vivre une aventure formidable avec ta famille. <br /> Apparement tout se passe bien. <br /> Félicitations pour votre blog, c'est hyper bien fait et vos photos sont superbes. <br /> Me suis inscrit sur ton newsletter <br /> Profitez bien de votre trip ! Tu ne rates rien pour l'instant ici ... ;o) <br /> Bonne route !
C
Bonjour,<br /> j'allais t'écrire un commentaire au sujet de ton article précédent en espérant avoir bientôt la suite de votre histoire. Merci de nous la faire partager avec sincérité et simplicité.<br /> Je suppose d'après tes explications que tu as toute la documentation voulue mais travaillant en bibliothèque, je ne résiste pas à te donner le nom d'une collection que tu ne connais peut-être pas : Les Guides Olizane Découverte.<br /> <br /> A bientôt,<br /> Catherine
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