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Vivre et découvrir
17 janvier 2010

Bilan Sri Lankais

Bonjour tout le monde,

Nous voici à l’heure du petit bilan que nous faisons dorénavant à chaque sortie de pays.

On le savait, il ne faut jamais avoir d’à priori sur un pays et essayer de ne se faire une idée qu’après avoir découvert différentes facettes de ce même pays par nous-mêmes. On nous avait dit un tas de choses sur l’Iran, le plus souvent fausses, mais nous n’avions donné aucun crédit à tous ses jugements et n’avions tenu compte que de l’aspect sécurité. Nous avons découvert des gens merveilleux et adoré notre séjour qui aurait pu être parfait sans la présence exagérée de la milice ou de la police. Pour le Sri Lanka, nous sommes partis avec des idées trop positives émanant pour la plupart de gens n’y ayant jamais mis les pieds. Cette île nous a déçue, le tourisme de masse ayant déjà fait des ravages. Depuis l’Albanie, la Macédoine, la Turquie, les Emirats et donc et principalement, l’Iran, nous nous sentons bien, tout en ayant, évidemment, les soucis habituels que génère une vie de famille. Nous avons connu la liberté de nous mouvoir ou et quand on voulait, de visiter ce que nous voulions, de partir ou de rester quelque part au gré de nos envies et surtout, nous avons connu et vécu le sens profond du mot « accueil ». Nous aimions profiter des sites, bien sûr mais surtout du reste, de tout ce qu’on ne trouve pas sur Internet  ou dans les guides de voyage: les personnes, les odeurs, les ambiances, … En Inde, déjà, du fait de notre manière de voyager, ce fut moins évident mais c’était encore jouable à partir du moment où nous acceptions de manger là où ils mangent et d’acheter là où ils achètent. Les gens venaient parfois près de nous et on papotait un peu de notre voyage et de leur vie en Inde. Ici, au Sri Lanka, rien ne semble authentique. Nous n’avons pas trouvé d’endroit sans touriste. Les gens ne nous adressent pas la parole sauf pour dire « money », « dollars » ou « euros » et il n’y a aucun échange. Très rarement, lorsque nous achetons du maïs le long de la route, nous papotons un peu, comme nous pouvons avec les vendeurs. Ce sont nos cinq minutes « vraies » de la journée. Dans certains petits hôtels plus familiaux, nous avons eu également de très bons contacts avec le personnel. Mais le reste… Vous n’êtes bienvenus que dans la mesure où vous amenez des euros ou des dollars. Comme en Inde, il y a des tarifs « étrangers » mais ils parviennent à rendre ces tarifs tellement exorbitants que, dans certains cas, nous nous sommes retrouvés avec des tarifs plus élevés qu’en Belgique ! C’est à un point tel que certains restaurants n’hésitent pas à servir un menu différent aux étrangers avec des prix bien supérieurs à ce que payent les locaux. Le budget ‘visites’ explose et même notre chauffeur a reconnu plusieurs fois que c’était franchement abusé. Du style 50 dollars pour trois temples, hors pourboires que vous êtes obligés de donner sous peine d’être harcelés, juste parce que votre enfant a eu le malheur de regarder quelque chose qu’il n’aurait pas du. Bref, le racisme existe ici aussi car, si on le prend dans son sens premier, il s’agit bien de faire des différences entre les gens uniquement sur base de la couleur de la peau. Chez nous, un homme est un homme et les prix sont les mêmes que l’on soit Belges ou Emiratis, le CPAS est le même que vous soyez Belges ou Indiens. A la moindre discrimination à l’embauche ou à la location (là, nous ne parlons pas de nous…), nous avons des associations sur le dos… Ca fait réfléchir…

Par ailleurs, nous avons eu du temps très mitigé. Bien plus pluvieux et gris que d’autres années à la même saison. Hors de question donc de profiter de toutes les piscines des hôtels. Quant aux plages bleues, nous n’en avons pas vues beaucoup. Même du côté de l’île épargné par la mousson du nord-est, le drapeau était tous les jours rouge. Bref, une réalité très loin de ce que montrent les publicités des agences de voyage. Bien sûr, nous ne prétendons pas que ces plages n’existent pas mais, elles ne sont pas si fréquente…  Comme l’île est petite, nous arrivions relativement tôt à nos hôtels et faisions l’école. Ensuite, nous nous ennuyions ferme ! Même Nicolas et Romane qui râlaient si souvent de ne pas avoir le temps de jouer finissaient certains jours par s’embêter. En gros, on se sent bloqués ici, dans des hôtels que nous n’aimons pas toujours et dans lesquels il n’y a parfois rien à faire. L’unique autre solution étant de sortir et de se faire interpeller partout dans le but d’ouvrir le portefeuille...

C’est le premier pays également où nous rencontrons autant de personnes (touristes, donc) qui nous demandent notre avis avant de faire une excursion. Tous on été déçus à un moment où un autre par la mentalité qui règne envers les touristes et ce, y compris dans l’aéroport de Colombo !

Enfin, comme partout, il y a aussi du positif mais malheureusement, le Sri Lanka ne figurera pas dans la liste des pays que nous aimons le plus.

Cela pose aussi d’autres questions… Certains d’entre vous nous contactent via le lien et nous demande ce que nous ferons à notre retour après avoir tant vu en un an. Jusqu’il y a peu, on ne se posait pas trop la question, la réponse étant entendue : nous retournerions travailler, reprendrions de chemin de l’école et mènerions une vie sans surprise jusqu’à avoir assez de sous pour repartir quelque part. Cependant, nous nous connaissons mieux chaque jour et si ne savons pas toujours ce que nous voulons, nous savons au moins ce dont nous ne voulons plus. Le voyage comme vécu en Inde et au Sri Lanka, cent pour cent conçus pour le touriste juste bon à débourser, ne n’en voulons plus. Rester en séjour hôtel-plage n’a jamais été notre truc. Louer un logement et explorer en voiture nous limite à des pays assez proches de chez nous vu le peu de jours de vacances consécutifs que je peux obtenir en juillet-août ou, pire encore, pendant les vacances de Noël ou de Pâques. Reste donc de repartir faire tout un tour et prier pour ne plus être bloqués par un pays en guerre. Ce problème du retour, nous savons que beaucoup d’autres l’ont connu. Partir, c’est une chose mais le plus dur est parfois de revenir et de se remettre dans le train-train quotidien et monotone.

Le bilan, donc …

Ce que nous avons aimé :

Silvio a aimé la jungle et la nature et il n’a pas aimé la ségrégation financière envers les blancs.

Françoise a aimé  la nature et les très nombreux animaux ainsi que les usines (batik, thé, sel) et n’a pas aimé la pluie, les moustiques et les prix excessifs et inégaux.

Nicolas a aimé les animaux dont les singes et n’a pas aimé les temples et les arnaqueurs.

Romane a aimé les animaux dont les éléphants et les singes et sa copine écureuil Kiriputa et n’a pas aimé les temples et les vendeurs ou les mendiants.

Nous nous acheminons vers la moitié du voyage et nous savons que nous ferons d’autres rencontres, d’autres découvertes et que nous conserverons un lien, parfois étroit, avec des personnes rencontrées depuis notre départ. Pour l’heure, nous rentrons à Abu Dhabi où nous nous sentons un peu comme chez nous. Nous attaquerons les démarches en vue de l’obtention des prochains visas et quitterons les Emirats…

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