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Vivre et découvrir
24 avril 2010

Notre séjour en Syrie

Bonjour à tous,


Il nous est assez difficile de rester à jour dans notre récit et nous nous en excusons. D'une part, croyez-le ou non, nous sommes débordés, entre les choses à faire, celles à découvrir et celles à partager et ensuite, même quand, par hasard, le texte est à jour, nous ne trouvons pas, faute de passer du temps à chercher, de connections Internet pour le poster. Nous nous retrouvons donc aujourd'hui, avec plusieurs semaines de retard, au jour 264 qui nous voit passer la frontière turco-syrienne.

Nous vous avions expliqué que nous n'avions pas trouvé le poste de douane et que Murat, notre hôte kurde, nous y avait conduit. Nous devons d'ailleurs bien avouer que la seule difficulté de ce poste frontière consiste à le trouver car ensuite, tout est simple, organisé, sympathique et sans bakchich. En deux heures, nous sommes sortis de Turquie, avons demandés et obtenus nos visas syriens, avons réglé le montant de la carte fuel, celui de l'assurance du véhicule et l'importation de ce dernier. Nous sommes tout bêtes, ébahis et ravis que les choses se soient si bien déroulées! Nous sommes aussi un peu perdus car, par superstition et afin de ne pas revivre la déception omanaise, nous n'avions pas ouvert le guide de Syrie avant d'être certains de pouvoir y séjourner.

Notre premier souvenir de Syrie sera la couleur du ciel, carrément orange à la frontière et beige ensuite à cause du sable charrié par les vents des déserts syrien et irakien. Les photos prennent un look vieillot sans qu'un quelconque filtre ne soit nécessaire.

Merci Murat de nous avoir conduit si gentiment au poste, merci Sylvain et Françoise de nous avoir envoyé un mail urgent pour nous dire que vous connaissiez des gens qui... et qu'il fallait essayer. Merci Rémy et Florence pour nous avoir confirmé ce fait et permis d'arriver plus serein pour entamer les démarches!!!

Le premier bivouac nous plaît déjà, nous sommes au bord de l'eau, un fleuve déjà puissant qui se jettera bientôt dans l'historique Euphrate. Notre poste de passage en Syrie se situant à l'est, juste après la frontière irakienne en venant d'Iran, il nous est donné de traverser les steppes et le désert syrien. Nous y rencontrons Abdallah, un bédouin, qui nous convie bien vite à boire le thé. Très rapidement, on ne sait trop comment, la moitié du campement vient nous saluer. Ils sont fous de photos et nous n'avons donc pas à demander timidement le droit d'immortaliser l'événement.

Nous passons un superbe moment d'échange avec eux et profitons d'une nuit extrêmement calme et longue, les bédouins se couchant avec le soleil. Curieusement, le matin sera quiet également, nos nouveaux amis étant très respectueux de notre sommeil. Poignées de mains, sourires, remerciements et nous voilà repartis.

Sur notre route vers le sud se trouve la ville de la superbe Zénobie: Palmyre. Nous y avons rendez-vous avec Bernd et Bärbel (souvenez-vous, nous les avions rencontrés aux EAU) qui connaissent déjà le coin pour y être passés plusieurs fois mais qui y reviennent pour nous revoir! On se gare sur le site, juste à côté du centre d'information et en face du temple de Bel. Le temps de nous poser, nous entendons un 'Hello' et nous retournons pour voir... les Philéas!!! Alors là, ce n'est pas la première fois que nous avons remarqué que le monde était finalement assez petit mais quand même, la surprise est de taille... On se savait dans le même rayon de mille kilomètres mais pas sur le même site. Nous nous étions séparés aux EAU, eux pour traverser l'Arabie Saoudite et visiter la Jordanie; nous pour retraverser l'Iran et une partie de la Turquie. On arrive donc à Palmyre alors qu'ils la quittent. Ils voient l'épaisse silhouette de Baloo, s'arrêtent et décident de rester avec nous quelques temps histoire de profiter de notre plaisir commun. Nicolas et Romane sont ravis de retrouver Lila et Myette et ont même le plaisir d'expérimenter l'école avec de nouveaux profs; Rémy et Florence nous offrant quelques heures de liberté pendant qu'ils scolarisent nos enfants... Nous profitons du fait de les savoir en de bonnes mains pour partir avec Bernd et Bärbel, retrouvés également, visiter la Citadelle, sans rouspétances en musique de fond! Le lendemain, nos amis allemands reprennent la route non sans nous avoir invités à passer les saluer en Allemagne à notre retour. Les Philéas nous quittent à leur tour tandis que nous allons chercher de l'eau et offrir une douche à Baloo. Les employés du car-wash nous offrent le thé et nous partons à notre tour. Plusieurs heures plus tard, nous dépassons un fourgon. C'est Philéas! Nous n'avons pourtant pas la même destination... Quand on aime, on ne compte plus... On se quitte donc pour la seconde fois de la journée! Nous arrivons dans le Qalamoun, région chrétienne de Syrie et nous demandons le chemin vers Mar Moussa . L'homme que nous questionnons, un boucher, interrompt directement son activité, laisse sa boucherie en plan et va chercher sa voiture afin que nous puissions le suivre jusqu'à la bonne route. Quelle gentillesse encore une fois... L'accueil de l'étranger est toujours bien présent... Un peu plus tard, nous nous posons dans la splendide et silencieuse nature au pied du monastère de Mar Moussa. Par respect pour les résidents, aucune visite ne peut avoir lieu entre dix-huit heures et dix heures, ce qui nous laissent la chance d'entendre et d'écouter un silence profond et propice à la méditation. Le lendemain, nous visitons le monastère et admirons l'église dont nous aimons beaucoup le style: des icônes à foison, des cousins par terre qui font office de sièges comme dans tous les pays arabes, une bibliothèque contenant des Bible dans toutes les langues imaginables et une guitare qui traîne dans un coin. On se sent bien! Nous rencontrons 'Pater Peter' et dégustons du thé et du fromage. Le soir, alors que nous jouons dehors avec les enfants, des livreurs viennent nous offrir du pain...

Nous reprenons notre route mais n'avons que de très courtes distances à parcourir. D'une part, la Syrie est un pays assez petit; d'autre part, nous avons du temps car nous avons quinze jours de visa que nous souhaitons employer pour visiter l'est et le sud. Au retour de la Jordanie, lorsque nous aurons droit à quinze autres jours, nous visiterons l'ouest et le nord. Nous prenons donc le chemin des écoliers pour arriver à Malloula et visiter un second monastère, construit à l'abri d'une gorge. Là, un syrien nous offre des cartes postales pour nous témoigner, je cite: 'son honneur de nous savoir dans son pays'! Enfin, nous passons à Saidnaya visiter un petit dernier que nous apprécions beaucoup et qui rend notre Romane nostalgique à cause des odeurs de soupe qui se dégagent de la cantine!

Nous quittons ces hauts lieux de spiritualité pour nous immerger dans un monde bien plus oriental: Damas. Fait extrêmement rare depuis notre départ, nous recherchons un camping afin de nous poser tranquillement le temps de s'imprégner un peu de la ville. Nous avons un GPS et des coordonnées mais les rues que nous souhaitons emprunter sont étroites et les fils électriques très bas. De détour en détour, nous voici au beau milieu d'une plantation d'oliviers! Un sympathique syrien, trouvant la situation assez cocasse, nous a guidé spontanément pendant plus d'une demi-heure, jusqu'aux abords du dit camping. Ce dernier est familial et nous trouvons rapidement une place à côté des Philéas que nous n'avions pas prévu de revoir si vite! A nouveau, joies des retrouvailles! Ils quittent demain et montrent aux enfants les sucettes géantes qu'ils ne doivent pas rater lors de la visite des souks! Quelle motivation pour eux! Nous partons donc en minibus découvrir le vieux Damas dès le lendemain matin. La mosquée des Omeyyades est envahie de touristes Iraniens que nous reconnaissons de suite. On se regarde, on essaye de se parler, ils comprennent que nous connaissons et apprécions leur pays, les femmes m'embrassent, ... Bref, c'est l'Iran en Syrie! Après la moquée, nous visitons le palais Azem, cette fois, envahis de touristes occidentaux. Il devient assez difficile de faire des photos correctes tant il y a du monde. Par contre, nous nous régalons dans les souks. Il y a mille couleurs et mille senteurs, les vendeurs sont agréables et nous harcèlent bien moins que les vendeurs des souks maghrébins. Pas d'appels incessants et insistants, aucune agressivité. Les enfants reçoivent même des dragées aux amendes d'un marchand chez qui nous n'avons rien acheté! Le soir, c'est fatigués mais les yeux émerveillés, le nez plein d'odeurs nouvelles, la bouche ourlée de colorant rouge et la carte SD remplie de photos à trier que nous retrouvons Baloo, orné des œuvres artistiques que les petites 'Philéas' nous ont laissées en cadeau avant de quitter le camping. Sans nos voisins directs, nous nous sentons bien seuls... Nous lions cependant vite connaissance dans ce camping où de très nombreux voyageurs sont passés ou sont présents en même temps que nous. De quoi parlent des voyageurs quand ils se croisent? Des avantages et inconvénients de leur véhicule respectif, des bons plans que nous avons dénichés ou dont nous avons entendus parler, de tel ou tel autre voyageur envers lequel nous sommes admiratifs, ... De notre quotidien, somme toute!

Le jour suivant, nous retournons dans le vieux Damas que nous trouvons bien vide. Les muezzins s'en donnent à cœur joie et on ne s'entend plus. Par contre, le souk est calme, la majorité des boutiques étant fermée. Nous sommes vendredi! Nous visitons donc l'autre partie de la vieille ville; la rue Droite et les quartiers chrétiens. Le soir, au camping, une quinzaine de camping-car débarquent; un convoi d'italiens! Ils parlent fort, s'approprient les robinets et les douches et remplissent tout le camping, presque vide avant leur arrivée. Romane a trouvé un nouveau jeu: éteindre le robinet d'alimentation d'eau à maintes reprises! Cela énerve bien vite une Italienne qui le rouvre et s'en va en lançant un tonitruant: 'Ma que passa? Robineto?'. Ben oui, avec ce monde, les enfants ne peuvent plus courir, ni jouer au foot, ni crier, ni rien du tout, ils s'occupent comme ils peuvent...

Nous quittons Damas pour descendre vers le sud, vers Sheqqa et son palais romain et vers Qanawat et son sérail. Les paysages sont sauvages et superbes et nous restons bivouaquer non sans que plusieurs syriens se soient arrêtés afin de nous proposer leur aide en cas de problèmes. Ici comme en Iran, lorsque vous vous arrêtez, il y a toujours quelqu'un pour vous rendre un éventuel service. A Qanawat, nous rencontrons des Druzes et partageons, une fois encore, le thé avec les habitants. Notre route passe par Suweida, petite ville parsemée de vestiges romains. Ici une colonne; là, les restes d'un petit théâtre; ici encore, les bains, ... Incroyable ce qu'il y a comme vestiges en Syrie! Nous arrivons à Bosra et selon les conseils de nos amis 'Philéas', nous nous parquons sur la place, juste en face du magnifique et immense théâtre. Nous sommes impressionnés par sa taille comme par son état de conservation. Dans la ville, nous nous promenons librement car, comme à Palmyre, des syriens vivent sur le site antique et il n'y a donc pas de droit d'entrée. Comme à Palmyre également, dès les premiers mètres franchis, la plupart des touristes s'arrêtent ce qui nous permet d'avoir le site pour nous seuls. Par ailleurs, en choisissant nos heures de visites, nous pouvons toujours éviter les heures d'affluence.

Au soir, des Français expatriés au Liban viennent se poser à côté de nous ce qui permet à Nicolas et à Romane de se faire des nouveaux copains. Tandis qu'ils jouent avec Léandre, Athénaïs et Isis, nous écoutons Charles qui a des nombreux bons plans pour la Jordanie qu'il connait très bien et qui est notre prochaine destination. Charles et ses enfants à peine partis, nous revoyons Klaus et Sigrid rencontrés à Damas. Quand on vous disait que le monde est petit!

Nous quittons la Syrie pour cause d'expiration prochaine de notre visa. Nous sommes ravis d'avoir à y revenir en revenant de Jordanie tant ce pays nous a emballé. A la frontière, les démarches se font rapidement, avec le sourire de part et d'autre.. Nous quittons la Syrie non sans dire aux Syriens ce que nous pensons de leur pays et de leur sens de l'accueil. Nous les remercions et les 'Afwan' ('de rien' en arabe) pleuvent.

A très bientôt donc, de Jordanie...

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Commentaires
A
Me voilà rassurée d'avoir pu lire que ce séjour aura été sans encombres et beaucoup moins stressant que le précédent.<br /> Continuez bien votre route, moi je continue la lecture.
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