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Vivre et découvrir
28 avril 2010

La Jordanie...

Bien le bonjour à tous,


Je vous écris ce jour (jour 284) d'Aqaba, en Jordanie, donc. Outre mon écran, je vois le dégradé des eaux bleues et turquoises du Golfe d'Aqaba, en mer rouge. Au loin, on devine les immeubles d'Eilat en Israël et en face se dessinent les côtes du Sinaï égyptien. La température extérieure est de trente-cinq degrés et une légère brise rafraîchit l'atmosphère. Avant de vous écrire, j'étais avec mari et enfants sur la plage ou dans l'eau à 'légumer' ou à faire du snorkelling afin d'observer les coraux et les nombreux petits poissons de toutes les couleurs. Nous regardions aussi une épave de char devenue le refuge de nombreux petits êtres aquatiques. Hé oui, Pierre! Nous l'avons trouvé près de la bouée rouge quelques heures seulement après votre départ. En fait, il fallait faire le chemin vers la bouée blanche pour que sa silhouette se dessine clairement... Le golfe d'Aqaba est très riche et nous nous régalons d'autant plus que l'eau est très calme et qu'il est aisé d'observer, même avec des enfants. Nous sommes garés sur un parking gratuit sur lequel nous sommes presque seuls, ayant pris soin de ne pas venir à la plage le week-end. Il y a des sanitaires tout près et la plage est à nos pieds, à la descente de Baloo. La frontière avec l'Arabie Saoudite est à quelques kilomètres. A ce propos, il est amusant d'entendre l'opinion des Jordaniens au sujet des Saoudiens car elle ne diverge en rien de celle qu'ont les Emiratis, à savoir, le Saoudiens ne se rendraient chez eux que parce qu'ils peuvent trouver de l'alcool et mater les filles, expatriées aux EAU, touristes en Jordanie, qui se pavanent en bikinis sur les plages. Pour notre part, nous sommes assez éloignés des hôtels et, bien qu'Aqaba soit une station balnéaire très touristique, nous n'avons pas trop à en subir les conséquences. Nous sommes bien et restons trois jours complets à profiter de ce que nous avons devant nous.

Bien sûr, et bien que la Jordanie soit un petit pays, nous avons fait du chemin avant d'arriver jusqu'ici!

Au jour 275, nous passions donc sans embûche la frontière syrio-jordanienne. Nous nous sommes même fait offrir un café arabe dans le bureau de change. Nous avons ensuite choisi de visiter les 'châteaux du désert', craignant qu'il ne fasse trop chaud si nous options pour une visite au retour (en remontant, donc). Sur la route, après les Sheikhs des Emirats, les Ayatollahs Iraniens et le Président Bashar El Asad, nous avons droit à des photos du roi Abdallah et de sa famille. Au Qasr Amra, nous avons noué une brève amitié avec Hakim, le gardien, qui nous a expliqué les problèmes qu'engendrait l'explosion du volcan islandais et surtout, ses cendres, qui, du fait de leur présence, ne permettaient aucun décollage et aucun atterrissage d'avions en Europe du Nord et en Europe centrale. Il nous a raconté qu'il avait eu à héberger des touristes dans sa tente bédouine car les touristes présents étaient bloqués dans leur hôtel, ayant parfois complètement épuisés leur budget vacances. Ils cherchent dons des solutions moins onéreuses pour se loger. Il expliquait aussi que les conséquences de l'explosion du volcan aggravaient encore la crise que connaissait l'Europe et qu' il y avait des répercussions pour les Jordaniens également car c'est la pleine saison touristique et les touristes présents avaient non seulement déjà visité les sites habituels mais en plus, les hôtels devaient faire un geste pour diminuer leur tarifs afin de ne pas aggraver les problèmes des gens bloqués ici. Nous ne savons pas comment les problèmes inhérents à l'explosion du volcan ont été perçus en Europe ni quelles sont les conséquences directes sur les Islandais mais, de notre côté, nous nous disons que vu le nombre de cars qu'il y a, malgré tout, près des châteaux, ce pays doit être impossible à visiter en temps normal! C'était d'ailleurs une de nos grandes appréhensions: les conséquences néfastes du tourisme de masse sur les gens (perte de l'authenticité) et sur les sites ( pollution, prix exorbitants, ...). Nous nous rappelons notre séjour au Sri Lanka, île superbe mais tellement abîmée par le tourisme! Hôtels à foison, cars et vendeurs de cliquotes vous harcelant pendant de nombreuses minutes chaque fois que vous pointez le bout de votre nez à l'extérieur... Nous ne voulons pas revivre cela! Mais, on est rassurés! Au Sri Lanka, nous avions payé notre séjour et nous devions honorer le contrat passé avec l'agence sous peine de perdre nos sous. Ici, nous sommes cent pour cent indépendants. Nous avons un visa d'un mois; si on se plaît, on en profite; si on sature, on prend la fuite... Déjà, avec notre rencontre avec Hakim, nous sommes soulagés de voir que l'authentique existe encore. On boit le thé et on papote sous la tente en soirée, lorsque nous sommes seuls avec lui. Le lendemain, il nous fait cadeau d'une écharpe aux couleurs jordaniennes et nous souhaite un excellent séjour!

Nous visitons ensuite les châteaux de Azraq et de Al Kharaneh où nous faisons la rencontre de Pierre et de Claire qui nous avaient déjà vus à Bosra et qui voyagent en camping-car pendant quatre mois avec leur quatre jeunes enfants: Joseph, Louis, Blanche et Maylis. Chapeaux bas à vous, les 'copains Coppin'!

Nous descendons ensuite vers le sud mais choisissons la route du désert, située à l'est du pays et qui longe la frontière avec l'Arabie. Nous voulions une route calme et rapide et nous ne sommes pas déçus: revêtement impeccable, voitures très rares et bivouac superbe dans un village abandonné du désert. Seul bémol, la tempête de sable que nous avons essuyé en soirée. Impossible de faire des photos car très vite, le sable s'infiltre partout et les yeux doivent rester obstinément clos pour se protéger. On s'enferme donc dans Baloo, toutes fenêtres closes en attendant que ça passe...

Les paysages changent rapidement et le désert plat et morne cède la place aux collines et aux paysages découpés du sud. Nous arrivons bien vite aux portes du Wadi Rum et décidons de le visiter tant qu'il y a peu de touristes et également, afin de ne pas arriver à Aqaba le week-end. Nous pouvons opter pour un tour en 4X4, à cheval, à dos de dromadaires ou encore, nous y rendre avec Baloo. Le 4X4 ne nous tente pas et nous avons déjà eu la chance de voir, toucher et monter des dromadaires aux EAU dans les familles rencontrées. Nous essayons de rentrer dans le sable avec Baloo. Doucement. Avec précaution. Nous testons. Le Wadi Rum n'est pas un désert de dunes, même si il y en a. Il s'agit de pistes rocailleuses recouvertes d'un couche, certes épaisse, de sable. Baloo passe! Voilà que se justifie, une fois encore et malgré les difficultés rencontrées plus tôt dans notre voyage, son achat et que s'ouvrent à nous de nouvelles perspectives! Nous sommes libre de circuler comme bons nous semble! Nous admirons ses paysages à couper le souffle, ses détachements rocheux qui nous donnent l'impression d'être tout petits face à l'immensité, ses couleurs, beige, brune, orange, ocre et noire lorsque nous croisons un campement de tentes bédouines. Le soir tombe trop vite et nous devons nous poser. Nous repérons une tente un peu isolée et, pensant qu'il s'agit d'un campement pour les 'trekkers' et les touristes, nous la rejoignons. Nous sommes surpris de constater qu'il s'agit de la tente d'une famille qui vit là sans avoir de lien avec le tourisme et sommes bien ennuyés de notre méprise car il commence à faire trop sombre pour changer de place. Nous allons donc leur demander la permission de rester près d'eux pour la nuit, dussions-nous changer de place demain matin... Rapidement, nos craintes de les déranger s'évaporent. Ils nous accueillent gentiment, nous souhaitent la bienvenue et nous offrent le thé. Très vite également, les plus jeunes filles de Khader et Fatma se montrent curieuses et tentent des tentatives d'approche auprès de nos enfants. Aidées de leur ballon, elles arrivent sans peine à les amener à elles et voici Nicolas et Romane en train de taper la balle avec Aliya et Nadja. Le lendemain, les enfants jouent ensemble toute la journée et parviennent à se comprendre dans un mélange d'anglais, de français, d'arabe et, surtout, de gestes et de dessins. Les nôtres apprivoisent poules, moutons et dromadaires tandis que Aliya et Nadja, vaguement surveillées par leur grande sœur Aïcha, reçoivent du matériel scolaire pour leurs copines de classes ainsi que pour elles-mêmes. Nous partageons le quotidien de cette famille durant quelques jours. Lorsque le second soir ils nous invitent à partager leur repas, nous apportons ce que nous avions également préparé et ils se montrent ravis! Apparemment, notre repas, constitué de pommes de terre, de courgettes et de poulet, leur convient. Ils raclent les casseroles et nous remercie de nombreuses fois. De notre côté, nous ne sommes pas vraiment séduits par la bouillie constituée de pain et de lait de brebis que nous recevons... Le lendemain matin, la baratte est sortie. Récipient cylindrique attaché sur trois poteaux plantés dans le sable en pyramide... Fatma secoue, je l'aide. Après un long moment, le lait devient crème. Pendant ce temps, les enfants jouent et s'échangent quelques souvenirs tandis que Khader et Silvio changent le pneu crevé de la vieille guimbarde de la famille. S'ensuit à nouveau moult remerciements et un thé! Nous faisons nos adieux à cette famille que nous avons du mal à quitter mais, Inch Allah, si nous revenons, Khader sacrifiera un mouton pour nous. Nous ne pensons pas mériter pareil sacrifice!

Merci à vous, simple et merveilleuse famille, de nous avoir accepté parmi les vôtres, dans votre quotidien, plusieurs jours durant. Merci pour votre ouverture! Merci à vous, Aïcha et Nadja et merci à toi, petite Aliya, pour avoir rendu nos enfants, y compris notre Nicolas, si heureux avec tes jeux et tes sourires...

Le cœur gros, nous reprenons les pistes de sable et la route vers Aqaba. Lorsque nous nous posons sur le parking 'bon plan' de maints voyageurs, nous retrouvons Pierre, Claire et les enfants avec qui nous partageons notre première soirée. Nous rencontrons également Mohammed avec qui nous buvons le thé et avec lequel Silvio fume un peu la chicha.

Nous quittons la plage demain, après quelques jours de 'vacances'. Il nous faut nous replonger dans la réalité; trouver de l'eau, du fuel, de la nourriture, vous poster ce message et remonter tout doucement vers le nord.

A très bientôt donc, de Petra, probablement.

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Commentaires
A
Hallo Francoise und Silvio<br /> Wir haben heute einmal in Eure Seite geschaut und gesehen was ihr so macht.Wir haben euch in Damaskus und Bosra getroffen (Iveco aus Austria). Wir hoffen es geht euch gut und ihr vier habt noch viele Erlebnisse. Wir haben uns nach wunderschönen Tagen am Euphrat in Syrien wieder in die Türkei aufgemacht.Da ihr ja auch noch diesen Weg vor euch habt sagen wir: laßt euch noch Zeit mit dem türkischen Bergland- es ist noch unbeständiges Wetter und kühl. Aber vielleicht lockt euch ja das nach dem heißen Süden.<br /> Macht es gut <br /> Grüße von AuG aus Van am Vansee.
P
Pendant ma pause déjeuner, je regardais quelques blogs de scrap, quand je suis tombée sur votre blog, qui m'a amenée à celui-ci.<br /> J'ai toujours aimé lire des récits de personnes qui partaient comme vous à l'aventure, et je retrouve le même plaisir à vous lire.<br /> J'espère que vous me permettrez de vous suivre au fil de votre voyage.<br /> c'est merveilleux ce que vous faites, et quelle chance pour vos enfants de découvrir le monde de cette manière.<br /> Je vous souhaite bon vent et à bientôt.<br /> Patricia
S
Bonjour,<br /> Je découvre ce blog, via ton ancien sur le scrap. Je suis épatée de ce voyage. Je vais attendre un moment calme à la maison et je reviendrais PROMIS lire tes aventures palpitantes. Whaou ! pour nous qui ne connaissons (je parle de moi) que la France, ton periple en famille est sacrée leçon de vie. Bravo de faire découvrir les us et coutûmes à tes enfants de contrées lointaines là où je suis sûr qu'il y des personnes admirables.<br /> Désolé pour le long commentaires, mais je suis bavarde. <br /> Bisous de France (Picardie - beurk aujourd'hui il pleut)<br /> Cé
A
En lisant ce nouveau message, j'ai l'impression que le temps s'est arrêté! C'est fou, Françoise, tu as des donc de conteuse.<br /> J'espère que votre prochaine escale sera tout aussi bien.<br /> ça y est j'ai rattrapé mon retard.<br /> Au plaisir de lire la suite dans quelques temps.<br /> De gros bisous à tous les 4
O
Et bien me voilà fixé et rassuré vous êtes passés sans encombre :-)<br /> Allez à la prochaine pour la suite j'espère que vous mettrez Baloo à l'épreuve avec de belles photos .<br /> A+<br /> ô
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