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Vivre et découvrir
2 juillet 2010

Géorgie le retour

Bonjour à tous qui nous suivez...



Au jour 336, nous repassons donc du côté géorgien. Le passage s'est déroulé sans encombre à ceci près que nous avons été pris d'un fou rire incontrôlable . Enfin, surtout moi, car Silvio, toujours maître de lui (c'est lui qui me souffle cette remarque!) reste stoïque. Je vous explique: Baloo possède deux échelles servant à franchir les cents trente centimètres de haut de notre seuil de porte; une grande et lourde à tirer et à poser sur le sol et une petite et souple, constituée de fins barreaux et de filins en acier. Nous déployons la première pour les longs arrêts, les bivouacs, les pauses de midi, les invitations, etc et sortons simplement la seconde lors des brefs arrêts tels les courses, les passages en douanes ou autres. Nous nous servons quotidiennement de ces deux échelles et tout se passe bien. Ce n'est pas le cas en ce qui concerne les douaniers! Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué cette constante mais la plupart des douaniers sont assez enrobés et souvent peu agiles. Silvio a donc sorti la petite échelle de 'cordes' et, manque de chance, c'est le plus lourd des douaniers qui se propose pour inspecter l'intérieur de notre maison sur roues. Ce qui devait arriver arrive; l'échelle cède sous le poids de ce monsieur. Bon, on vous l'avoue, c'est déjà la troisième fois que cela arrive. Nous n'y pouvons pas grand chose, le passage de la plupart des postes de douanes sont trop étroits pour que l'on puisse déplier la grande échelle. Cependant, les deux autres fois, nous avions été appelés ailleurs et n'avions pas assisté à la gamelle. Cette fois, nous sommes aux premières loges et comme c'est à moi que revient l'insigne honneur de faire visiter les lieux et que je fais partie des personnes qui ne peuvent s'empêcher de s'esclaffer lorsque quelqu'un tombe, c'est une véritable épreuve que de parvenir à ouvrir portes d'armoires et coffres sans que le pauvre homme s'aperçoive de la situation. Oh, rassurez-vous, il n'a pas trop mal mais, à chaque fois qu'il touche son uniforme froissé, le fou-rire, tout frais contenu, repart de plus belle. Lorsque je dois ouvrir l'armoire dans laquelle se trouve le désinfectant, bonne joueuse, je lui en propose pour son coude qui est un peu écorché.

Heureusement, comme les Géorgiens savent rire et sont souvent bien sympathiques, le brave homme ne semble pas fâché et nous gratifie d'un chaleureux 'Welcome in Georgia!'. Au poste suivant, on fait cacheter nos passeports et le douanier m'informe que son gamin a le même prénom que le mien. Après avoir baragouiné quelques mots ensemble, nous tombons d'accord: 'Nicolas' est un des plus beaux prénoms masculins! Les hommes en uniformes nous demandent où nous allons mais la réponse leur importe peu pour autant que nous ne prononçons pas le nom 'Russia'.

Nous avions beaucoup hésité quant au poste frontière à emprunter pour sortir d'Arménie. Ce dernier a bien évidemment été choisi en fonction de l'endroit où nous souhaitions nous rendre en Géorgie. Soit nous roulions sur les mêmes routes, de qualité très moyennes, que lors de notre trajet aller, soit nous innovions. Comme nous avions trouvé la Géorgie fort bruyante, nous avons décidé de rentrer par les routes de montagnes qui devraient être plus bucoliques et reposantes. On se doutait qu'elles ne seraient pas dans un excellent état mais, la réalité dépasse largement le pire de ce que nous avions imaginé. Nous arrivons en Géorgie par des routes Arméniennes asphaltées et, dès les premiers mètres en Géorgie, nous roulons sur un chemin de terre. Des trous remplis de toute l'eau libérée lors des orages de la nuit dernière forment autant de petites mares. Ne manquent plus que les canards!

Dépités, nous poursuivons sur ce sol lunaire et arrivons au monastère troglodyte de Vardzia. Ce dernier est une pure merveille; les enfants escaladent tant et plus, un pope ouvre l'église juste pour nous, des galeries nous emmènent d'une cellule de moine à une autre au travers de la montagne et les icônes foisonnent. Pour parfaire cette visite, nous rencontrons des étudiants en visite avec leur professeur; une charmante vieille dame qui nous sourit de toute sa bouche édentée et qui m'offrira une image pieuse. Les Géorgiens et surtout les Géorgiennes ne sont pas timides; ce sera le défilé dans Baloo pendant de longues minutes, chacun voulant se faire photographier dedans, tantôt aux côtés de Silvio, tantôt au mien. De chouettes rencontres, une fois encore...

Le lendemain, nous visitons le château en ruine de Khertvisi néanmoins habité par de tous jeunes veaux qui captiveront les enfants plus que le château en lui-même.

Nous passons les jours suivants en montagne, sur ce qui devait être, d'après notre carte, des routes jaunes, donc correctes mais qui ne sont en réalité que des pistes de cailloux ou de boue. Le 4x4 de Baloo nous en sort sans broncher. Ouf! Nous avons néanmoins une petite pensée pour ceux qui viendraient jusqu'ici et qui se verraient dans l'obligation des rebrousser chemin. Petits villages et troupeaux alternent, les pâturages sont soit broutés, soit fauchés à la main. Ici, le temps s'est arrêté il y a des dizaines d'années. Nous prenons un jeune homme fatigué avec nous et le laissons à l'orée de son village: il a parcouru à pieds plus de dix kilomètres de forts dénivelés pour aller acheter des bonbons! Dans la foulée, nous lui offrons aussi deux paquets de chips... Nous apercevons enfin le col et pensons naïvement qu'une fois ce dernier derrière nous, nous pourrons un peu augmenter notre moyenne horaire qui frôle les six kilomètres. Il n'en est rien! Routes effondrées, inondées ou en chantier nous permettent certes de contempler le paysage mais nous mettent également les nerfs légèrement à vif.

Arrivés – enfin ! - dans la ville de Batumi que nous avions déjà découverte à l'aller, nous lâchons les enfants dans le parc où ils s'arrosent à qui mieux mieux avec l'eau des très nombreuses fontaines. Nous nous offrons un dernier resto géorgien où nous nous régalons de 'Hachapuri' dans une ambiance de boite de nuit. Les enfants adorent et nous, nous sommes contents de les voir heureux, donc, on ne commentera pas la dite ambiance...

Nous souhaitons modifier notre itinéraire de retour et, éventuellement, traverser la mer noire sur un ferry pour Odessa, en Ukraine. Silvio se renseigne auprès de la compagnie de ferry et revient avec des informations assez positives. Le prix n'est pas excessif compte tenu de ce que nous épargnerons en fuel turc (unique autre itinéraire possible puisque nous n'avons pas de visa russe – voir récit 'Géorgie aller') mais, malheureusement, le ferry ne part que dans trois jours. Le temps étant maussade et à l'orage sur la côté, nous ne voyons pas trop ce que nous pourrions faire ici en attendant l'embarquement. Nous faisons donc une razzia de saucissons géorgiens, bon marchés, délicieux et, contrairement aux produits turcs, composés de viande de porc; ainsi qu'un plein de fuel à en faire exploser les réservoirs. A septante cents le litre de ce côté-ci de la frontière contre un euro cinquante de l'autre, le calcul est vite fait... Nous voici fin prêts pour traverser la Turquie, d'est en ouest...


Ce qui nous a plu ou déplu en Géorgie:


Romane a apprécié le parc de Batumi, l'aquarium de Batumi (visité à l'aller), les paysages et les nombreux troupeaux. Elle a bien moins aimé l'état des routes et les mêmes troupeaux par peur que nous écrasions l'une ou l'autre bête.


Nicolas a aimé: le parc de Batumi, le lac (à l'aller), les 'Hachapuris'. Il a moins aimé les mauvaises routes et les gens extrêmement curieux.


Françoise a apprécié: l'authenticité (nous n'avons pas vu un seul touriste!), la variété des paysages, Vardzia et la sympathie des Géorgien(ne)s. Elle a moins apprécié l'état des routes, le bruit tant en ville que dans certains monastères et la difficulté, dans certaines boutiques, de trouver des boissons fraîches non alcoolisées.


Silvio a apprécié la bière et les salaisons, les Géorgiennes (ça, c'est juste pour me faire mousser!) et la nature. Il a moins aimé le bruit lors des bivouacs et l'état des routes.

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Commentaires
M
Merci de votre mail... plus drôle cette fois que géoraphique... Enfin c'est ce que j'ai retenu...<br /> Bon vent, bonne continuation et Merci pour lea XXXXXième fois.<br /> Maie-Noëlle.
S
Superbes photos comme toujours et le reçit est un régal !! A votre retour (qui est prévu pour quand ?), il faut faire un livre de votre merveilleux voyage. <br /> Bises<br /> Cé
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