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Vivre et découvrir
26 juillet 2010

Roumanie et suite

Bonjour à chacun,


Nous voici en Roumanie!

Dans l'imaginaire collectif, la Roumanie se limite aux filles soldées le long des routes, aux Roms et à la dictature la plus répressive d'Europe.

Si vous le voulez bien, zoomons un peu pour élargir la gamme de ces idées reçues.

D'abord, pour arriver en Roumanie en venant de Bulgarie, il faut passer de l'autre côté du Danube (ni bleu, ni beau à cet endroit, halte-là à une autre idée fausse!) qui dessine naturellement la limite entre les deux pays. Pas question de passer à gué, même avec Baloo! Donc, on emprunte un pont et ce passage de trois minutes montre en main vous allège de vingt-cinq euros. Là, vous comprenez que l'Europe et ses prix fous sont bien arrivés jusqu'ici!

Nous retrouvons l'écriture latine et découvrons une langue qui s'apparente à l'italien. Le Roumain est une langue romane alors que le bulgare est une langue balto-slave. Les consonances nous sont plus familières, on comprend presque complètement les affiches publicitaires et on devine plus facilement ce que les gens nous disent.

En Roumanie, les charrettes tirées par les chevaux sont partout ou presque. Elles sont interdites sur les grands axes, ce qui est une bonne chose pour les chevaux parfois terrorisés par le nombre impressionnants de semi-remorques. C'est que la Roumanie est un pays de transit très important, entre la Bulgarie et la Turquie au sud, la Moldavie et l'Ukraine à l'est, la Pologne au nord, ... L'ouverture des frontières facilite l'entrée en Roumanie mais la mise à neuf du réseau routier ne suit pas. Il n'y a pour ainsi dire aucune autoroute, ce qui fait que tous ces camions transitent par des routes nationales, coupant en deux et défigurant nombre de petits villages. Moi qui suit à gauche, je vois ces poids lourds nous frôler sur des routes où une seule bande est prévue dans chaque sens de circulation. Je tremble de peur lorsqu'ils nous dépassent en plein tournant, ne respectant aucune des limitations de vitesse fixées et lorsqu'ils se rabattent alors qu'ils ne sont pas encore totalement devant nous. Rois de la route, certains camionneurs nient purement et simplement les autres usagers. Effrayant les chevaux, comme les cyclistes ou les mamans avec des poussettes, ils tracent la route, alignent les kilomètres, klaxonnent sur tout ceux qui dérangent, engueulent et, grande première du voyage, n'hésitent pas à tendre un doigt vulgaire. Si les camionneurs Roumains sont des conducteurs dangereux, la palme de l'agressivité revient ici aux Turcs.

Nous détestons ce genre de routes, particulièrement stressantes pour Silvio qui conduit et pour moi qui rabat sans cesse le rétroviseur au cas où. Comme si cela ne suffisait pas, les routes tournent tout le temps et les enfants ne savent rien faire pour s'occuper.

Nous souhaitons arriver en Transylvanie, région de montagnes qui a obtenu notre faveur pour cette première découverte du pays. Pour ce faire, il nous faut contourner et laisser derrière nous Bucarest.

Nous prenons le périphérique qui est assez folklorique... Il s'agit toujours d'une route comportant une seule bande de circulation dans chaque sens. La route est mauvaise et d'énormes ornières creusent la chaussée. Ca bouchonne alors que nous ne sommes pas en heure de pointe. Des petits chemins partent sur le côté vers de champs et des tracteurs ou des charrettes s'introduisent vaille que vaille dans le flot continu de la circulation très hétérogène. La ligne de chemin de fer interrompt également à plusieurs reprises le périphérique. Nous y trouvons aussi des prostituées, des femmes Roms qui mendient exactement comme chez nous, en jupes longues et colorées, avec un tout jeune enfant dans les bras, des vendeurs de cliquotes, des chiens errants ou n'errant plus pour cause de décès et, dans ce cas, abandonnés au beau milieu de la route. Triste!

Nous savons que la Roumanie ne se limite heureusement pas à ces images, bien réelles malgré tout.

Nous poursuivons donc vers Ramnicu Valcea où se trouve un musée ethnographique, sachant que les enfants aiment. Nous bivouaquons en face d'une maisons habitée par des Roms. Le voyage, ils ont connu avant de se sédentariser et cela ne leur pose aucun problème. Les femmes de la maison essayent néanmoins de nous vendre bracelets et bagues. Si elles savaient le nombre de ces bijoux qui nous ont été offert dans les pays arabes... Baloo en regorge! Les maisons des Roms sont généralement reconnaissables: situées un peu en dehors des villages, avec un fameux bric-à-brac dans la cour et des enfants qui courent partout dehors. Pas méchants, pas dérangeants et bien sûr, pas voleurs!

Nous arrivons trop tard pour le musée à ciel ouvert et nous le visitons donc le lendemain matin. Le ciel est bleu, nous sommes seuls, des chevaux se promènent librement dans les pâturages, la ballade est agréable.

Nous souhaitons ensuite visiter la ville de Sibiu mais il s'avère extrêmement difficile de se parquer aux abords de la ville et y rentrer est rigoureusement impossible avec un véhicule de plus de trois tonnes et demi, voire de plus d'une tonne par endroit. La Roumanie est le pays le plus difficile que nous avons traversé avec Baloo: soit les routes sont interdites, soit elles sont permises mais la circulation est infernale, soit encore, vous souhaitez acheter un pain sur le chemin mais il est interdit de stationner là où se trouvent les commerces!!! Bref, nous en avons ras-le-bol et quittons toute cette agitation et ces interminables listes d'interdiction pour aller nous perdre dans les profondeurs de la Transylvanie, quitte à retrouver des routes à la géorgienne! C'est plus précisément à Biertan que nous arrivons. Le village est charmant, les rues sont bucoliques et très colorées. Les locaux, très aimables, nous saluent et nous sourient. Ici, le contact est encore possible. Incroyable! Nous sommes ravis. Nous visitons une église-forteresse et dégustons des plats locaux dans un resto qui offre une très jolie vue sur la place du village.

Nous nous baladons également dans le village de Richis, un peu plus loin, parce que nous aimons beaucoup les ruelles paisibles, les couleurs des maisons, les charrettes, les aïeux assis sur les bancs et tout ce qui fait que la vie nous semble, certes rude parfois, mais aussi, vraie.

Nous découvrons encore le château de Calnic avant de parvenir à la petite ville de Sighisoara qui est sur notre route. Nous y trouvons miraculeusement une place pour nous y garer et partons donc à sa découverte. Il s'agit de la ville de naissance du comte Vlad III, dit Dracula! Une fois encore, les maisons sont superbes, les ruelles débordent de fleurs, les églises sont fortifiées, ... Sighisoara possède également un superbe pont couvert en bois. Coïncidence dans ce pays encore si peu touristique, nous retrouvons des vacanciers déjà rencontrés à Biertan. Ca fait toujours bizarre de retrouver des personnes que l'on connaît dans un pays où; à priori, ça ne risquait pas d'arriver!

Nous nous dirigeons ensuite vers Torda où nous savons que nous pourrons découvrir une mine de sel. Les enfants adorent! De notre côté, nous sommes surpris par la profondeur de la mine et par son aménagement. Une fois descendus de nombreuses volées d'escaliers, nous nous retrouvons devant un parc d'attractions miniature avec grande roue, tour en barquettes, mini-golf, bowling... Tout cela est inattendu mais on réalise cependant bien mieux la taille du puits que si il était vide.

Nous avons besoin de nous poser un peu et le bivouac que nous trouvons, en bord de rivière s'y prête bien. Pas de pêche, cette fois, nous avons laissé tomber! Par contre, nous faisons notre dernier (probablement) barbecue du voyage. Le vin est mis à fraîchir dans la rivière, le bois est récolté; ne reste que le feu à allumer... Pas simple vu les nombreux orages de ces derniers jours. Arrive un vacher prénommé Daniel, qui nous salue, et décide de laisser paître ses vaches le temps de réaménager notre tas de bois et de le faire prendre. Nous pensons que Daniel souhaite aussi profiter des saucisses une fois ces dernières cuites mais il n'en est rien. Il demande seulement des pommes de terre. Soit! Il est peut-être végétarien... Mais pourquoi refuse-t-il notre riz? En fait, il nous fait des frites, comme ça, dans un plat qui peut aller sur le feu. Il partage une bière avec Silvio et s'en va comme il est venu, avec ses vaches. Une telle authenticité dans la relation nous plaît énormément. Cela sera-t-il encore possible dans quelques années?

Ce repos nous fait du bien comme l'ambiance paisible qui règne ici et que nous maintenons précieusement le temps de visiter deux petits monastères construits dans un style tout différent de ceux vus en Arménie, Géorgie, Syrie ou encore Bulgarie.

Nous roulons dans les monts Apuseni et arrivons aux grottes de glace de Scarisoara. Surprise! Il y a sept kilomètres de chemin 4X4 à parcourir avant d'y parvenir. Ce n'est bien sûr signalé nul part et cela vaut à bien des automobilistes d'avoir, soit à risquer d'endommager leur véhicule, soit à rebrousser chemin. Pour notre part, nous arrivons à la grotte lentement mais sans soucis. Il fait chaud et lourd dehors, froid et humide dedans, les stalactites et stalagmites sont bien présentes quoique moins impressionnantes que sur les photos du dépliant. Les enfants sont heureux de ce qu'ils voient, nous aussi.

La nature aux alentours est encore belle et sauvage. Une vachère s'approche avec ses vaches et accoste Romane qui joue dehors. Cette dernière m'appelle car elle ne comprend pas la prose de la dame. En fait, nous nous faisons offrir des champignons des bois qui sortent de la poche de son vieux gilet en laine comme par enchantement. Elle me donne tout un cours de cuisine et, en gros, j'en retiens que je dois faire griller mon cadeau avec des condiments. Les champignons s'avèrent délicieux! Le lendemain matin, Silvio ramène des fraises des bois de sa promenade matinale.

Notre séjour roumain se termine par des dernières courses, histoire d'utiliser tous les lei qui nous restent. Sous les yeux étonnés de la commerçante qui fait l'addition au fur et à mesure que nous empilons nos achats sur son comptoir, nous décidons de nos prochains menus.

Nous ne faisons plus de bilan comme nous en avions pris l'habitude dans les pays du continent asiatique car nous ne restons plus aussi longtemps dans les pays et puis, nous ne l'avions pas fait pour les pays visités à l'aller. Nous retiendrons néanmoins de la Roumanie la gentillesse des habitants, la beauté des campagnes et les couleurs des maisons. Un pays loin des clichés que nous nous faisions, qui vaut la peine d'être visité et que nous souhaiterions approfondir lors de futures vacances.


Ensuite, les pays s'enchainent... Vous savez qu'une des choses qui nous plaît particulièrement en voyage est de se réveiller chaque matin avec un nouveau décor devant les yeux, des nouveaux sons, des langues différentes, ... Et là, nous faisons fort puisque, non contents de changer de bivouac chaque nuit, nous nous réveillons aussi chaque matin dans des pays différents!

Ainsi, si le jeudi, nous nous sommes levés en Roumanie; le vendredi, nos yeux se sont ouverts en Hongrie; le samedi, nous étions en Slovaquie et le dimanche en Pologne...

Nous devons avancer et nous approcher de la Belgique tout en préservant une semaine pour la France et surtout, pour les amis voyageurs que nous souhaitons revoir avant de clore notre périple. Si nous traversons tant de pays différents, ce n'est en aucun cas pour augmenter le nombre des pays traversés. Il s'agit en fait de profiter de ce trajet retour pour effectuer un repérage pour nos futures vacances. D'où aussi, la raison pour laquelle nous ne repassons pas par les mêmes pays que lors du trajet aller. Où aimerions-nous retourner? Quels pays rencontrent nos intérêts? Ou nous sentons-nous bien? Ou peut-on encore camper n'importe où? Quels sont les possibilités de rencontres authentiques avec les locaux? Autant de questions qui cherchent réponses... Par ailleurs, nous cherchons également à éviter certains pays, à cause soit, du camping obligatoire pour les bivouacs, soit de l'affluence touristique en juillet, soit du prix excessif des autoroutes pour les camions ou de la difficulté des péages autoroutiers (go-box), soit encore, simplement parce que nous y sommes déjà aller de nombreuses fois (par exemple, la République Tchèque dont nous connaissons bien presque toutes les régions).

Nous roulons donc mais nous ne faisons pas que cela. Je cherche toujours quelque chose à voir sur la route.

Ainsi, notre traversée de la Hongrie s'apparente à une ballade. Le pays est plat, les routes très bonnes, les vélos omniprésents, les bâtiments en bon état et assez semblables à ceux que l'ont peut voir en Autriche (ce qui est compréhensible vu l'Histoire), les jardins entretenus, les tournesols en fleurs... Un pays facile, hormis la langue qui n'appartient plus ni au groupe de langues romanes, ni au groupe des langues balto-slaves mais bien au groupe de langues fino-hongriennes. Donc, à nos yeux, une langue extrêmement compliquée! Notre route nous mène dans les campagnes proches du village de Höllöko, inscrit au patrimoine de l'Unesco. Nous visitons donc ce petit village aux jolies maisons peintes en blanc et aux toits en bois. L'église est d'époque avec son clocher de bois également. Les dames portent encore volontiers le costume traditionnel et les artisans travaillent et vendent leur réalisation sans cependant transformer le village en stand géant de souvenirs pour touristes.

L'entrée en Slovaquie est simple, il n'y a personne dans les gargotes du poste frontière. La Slovaquie impose la go-box pour l'utilisation des autoroutes: une espèce de boite électronique qu'on doit louer sous caution au poste frontière, que l'on charge d'argent et qui se décharge automatiquement à chaque portique autoroutier. Au poste frontière de sortie, on rend la boite, on récupère la caution de laquelle on déduit éventuellement les montants impayés. Bref, ça nous semble bien compliqué et nous décidons de n'emprunter que les routes nationales! La traversée n'est pas bien longue et cela nous permettra de découvrir un peu ce qui se trouve sur notre route. Nous ne possédons pas de carte routière de la Slovaquie mais nous avons Alphonse, notre GPS (parce que 'Fonce, Alphonse') qui nous guide de manière fiable bien que parfois un peu trop fantaisiste à notre goût. Pas de soucis, donc!

D'emblée, nous comprenons que la ballade hongroise est terminée, les routes ici étant moins bonnes et le trafic ressemblant assez à celui que nous avions connu en Roumanie. Nous décidons de faire une pause et de visiter les mines de métaux, propres à la région de Banska Stiavnica. Nous choisissons un musée qui permet une descente dans la mine. Un petit film documentaire introduit le sujet et présente la vie quotidienne dans la mine ainsi que les principaux outils utilisés jusqu'il y a peu par les mineurs. C'est vêtus d'une parka et munis d'un casque et d'une lampe que nous descendons ensuite nous rendre compte de ce que le travail pouvait être dans la mine. Notre guide est gentil comme tout et nous explique tout en anglais, alors que les quelques slovaques qui nous accompagnent doivent se contenter d'un minimum d'explications. Il est clair que les enfants sont bien plus heureux de visiter des mines ou des grottes que des monastères. Ils sont ravis de voir se transformer le voyage en vacances! En soirée, nous visitons la ville de Banska Stiavnica qui est une des plus belles de Slovaquie. Nous retrouvons un peu l'ambiance que nous aimions dans les villes tchèques et, oh surprise, je me rends compte que je suis encore capable de commander en slovaque (qui ressemble très fort au tchèque!) dans un restaurant. La serveuse est tout sourire et essaye de nous adresser quelque mots en français avec un accent épouvantable comme le mien, quand je prononce notre commande en slovaque, doit lui apparaître également!

Nouvelle ballade le matin pour voir la ville sous une meilleure lumière et départ vers la Pologne. En chemin, nous croisons le village de Vlkolinec. Ce nom me dit quelque chose... Je dois l'avoir lu dans le guide... Je vérifie... Il s'agit à nouveau d'un village classé au patrimoine de l'Unesco et qui permet de voir des maisons traditionnelles en bois. Nous allons y prendre une bouffée d'oxygène, au grand dam de Nicolas qui se croyait enfin quitte des visites... La route vers la Pologne passe par les Hautes Tatras et les paysages sont agréables.

Nous retiendrons de la Slovaquie l'ambiance particulièrement décontractée et l'architecture des villes, fort semblables à ce que nous avions vu en République tchèque. Encore un pays qu'il faudra approfondir...

Nous arrivons en Pologne après un contrôle de la douane volante slovaque. Le choc! Même si nous nous y attendions, nous sommes surpris. Nous avions déjà découvert le sud de la Pologne il y a une quinzaine d'années, au milieu des années nonante. Le mur était tombé depuis plus de cinq ans mais la Pologne n'appartenait pas encore à l'Europe. Le tourisme en était à ses premiers balbutiements, les échoppes de jouets en bois se voyaient partout sur les bords de routes, l'autoroute était rare et abimée, les magasins presque vides, ne contenaient quasiment que de l'alcool, du sucre, de la farine et quelques rares boites de conserves, les Fiat 500 peuplaient les avenues... Plus rien de tout cela! Un pays comme les autres; presque l'Allemagne! De la circulation, des villages partout, des bivouacs difficiles car tout est clôturé... Nous trouvons quand même, par deux fois, à bivouaquer à l'orée de la forêt, ce qui nous vaut le plaisir de déjeuner épiés par une biche un peu moins farouche que les autres. La belle se laisse même photographier, avant de déguerpir, affolée par le bruit d'un moteur ronronnant sur la route toute proche.

Le sud de la Pologne, c'est aussi Auschwitz! Nous avions visité les camps d'Auschwitz et de Birkenau (dit Auschwitz II) à l'époque de notre premier passage en Pologne et ces visites nous avaient bien évidemment interpellés. Pour cette année scolaire, nous avons choisi, dans le cadre du cours de morale de Nicolas et de Romane, le thème de la différence qui, nous le pensons, est particulièrement en rapport avec tout ce qu'ils ont vécu durant cette année de découvertes. Le titre de leurs cahiers: 'Vaincre l'indifférence!'. Par ailleurs, Nicolas a vu la seconde guerre mondiale en Histoire. Nous décidons donc d'aller visiter les camps avec eux. Le but étant de les éveiller et non de les traumatiser, nous évitons le film qui décrit notamment les tortures endurées par les prisonniers, ainsi que certaines salles du musée où sont conservés, par exemple, des tas de jouets d'enfants juifs confisqués par les nazis. Les enfants se montrent super intéressés. Ils marchent des kilomètres à Birkenau, posent des questions pertinentes, passent de salle en salle à Auschwitz I, ... Lorsque nous terminons notre visite vers dix-sept heures trente, ils se rendent compte que nous n'avons fait que grignoter quelques biscuits à midi et se trouvent subitement affamés...

Petite anecdote: lorsque nous redémarrons Baloo en vue de quitter le parking, nous nous faisons enguirlander par des camping caristes allemands qui prennent le parking pour un camping et qui sont dérangés par la fumée. Nous pouvons le comprendre! Par contre, nous sommes surpris qu'il ne nous demande pas de partir un peu plus gentiment et que, n'étant pas en Allemagne ni Allemands, ils ne nous parlent pas dans une langue internationale. Nous comprenons l'allemand, là n'est pas le problème. Simplement, ça nous étonne car ils ne sont pas chez eux et, si il y a bien un endroit dans le monde où nous pensions que les Allemands feraient profil bas, c'est ici, à Auschwitz, devant le plus grand camp de la mort!!! Les Polonais détestent entendre parler allemand; nous en avions fait l'expérience lors de notre premier séjour! Quant à nous, nous détestons nous faire enguirlander!

Auschwitz, ça vous marque et ça vous travaille. Les enfants posent des 'Pourquoi?' et attendent des réponses que personne ne peut donner. On a la nausée tant on est écœuré par les crimes nazis, d'autres visiteurs pleurent et l'instant suivant, on se demande si, placés dans des circonstances extrêmes (on pense par exemple aux 'Greifer', dénonciateurs, qui ont parfois agi pour sauver leurs propres enfants), nous aurions pu, nous, rester humains. Si, alors que nous sommes des gens ordinaires, nous n'aurions pas pu aussi devenir des bourreaux. Jean-Jacques Goldman, juif d'origine polonaise, ne chante-t-il pas:

'Et si j'étais né en '17 à Leidenstadt, sur les ruines d'un champ de bataille, aurais-je été meilleur ou pire que ces gens, si j'avais été allemand?'?

Sujet extrêmement délicat... La mémoire est l'outil de la vigilance. Pour cela, il faut que la mémoire reste vivante, à savoir, qu'elle éclaire notre avenir à la lueur du passé. D'où l'importance de préserver les camps d'Auschwitz-Birkenau, classé par ailleurs à l'Unesco, et ce d'autant que les derniers survivants d'Auschwitz ou des autres camps sont de moins en moins nombreux à pouvoir témoigner aux plus jeunes...

Notre voyage se termine par cette dernière visite...

Nous passerons nos derniers jours chez des amis rencontrés durant notre périple et nous vous préparons une petite conclusion que nous vous partagerons lors de notre retour en Belgique.

Bonnes vacances à tous et encore plein de 'MERCIS' à tout ceux qui nous ont suivis pendant cette année!




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Commentaires
S
Que de lecture après mon absence !! cela dit, ça reste un plaisir.<br /> Je vois que vs remontez et que ce long périple touche à sa fin....moi qui ai déjà difficile de quitter mon endroit de vacances, mon "chez moi" (car je m'attribue vite les choses :-)), je n'ose imaginer ce que vous ressentirez lors du retour à la normale....et me réjouis de revoir Silvio (ou vs 4) pour voir ce que vous changerez dans votre vie car, pour moi, le retour au "métro, boulot, dodo" me paraît inimaginable lorsqu'on vit des expériences pareilles, hors du commun...<br /> j'en parle souvent avec mon entourage....alors, les paris sont ouvert et la plupart vous voit changer de pays... L'avenir nous le dira!<br /> Je vous envoie en tt cas de très gros bisous et pense très fort à vs.<br /> Une des plus fidèles lectrices ;-))
A
Chers tous,<br /> <br /> quel final, avec beaucoup d'émotion, oui il y a dû y avoir énormément d'émotion pendant votre dernière visite.<br /> Quel drame pour l'humanité, de voir que des gens sont capables de telles horreurs, je suis sincèrement fière des merveilleux enfants que vous avez.Belle leçon de vie et bel intérêt qu'ils ont eu pour cette partie de l'histoire.<br /> Rentrez bien chez vous et d'énormes bisous à tous les 4.
E
je confirme à nouveau:que vos récits sont agréables et intéressants!et en plus vous transmettez une découverte tellement saine,éducative et jolie (malgré les mauvaises routes) de vos voyages.quelle approche fantastique de la vie pour vos enfants.merci françoise.et je confirme la campagne est bien plus agréable partout(j'habite à la campagne)Elyane
L
Je suis aussi en Roumanie. Tout près de Arad (à Pecica précisément). Profitez bien des derniers jours avant le retour à une vie autre.
P
Bonne fin de voyage! merci pour les photos et les récits que nous avons suivi régulièrement de la maison. C'est vite passé finalement une année. Bonne reprise de marques quand vous serez en Belgique. Carine et Pierre.
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