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Vivre et découvrir
31 décembre 2009

Le Sri Lanka

Bonjour à tous,

Nous tenons à profiter de cette connexion et de ce nouveau message pour vous souhaiter à tous une excellente année 2010. Nous vous la souhaitons riche et épanouissante et exempte, autant que faire ce peut, de souci majeur. Nous voulions également remercier toutes les personnes qui nous ont déjà envoyé leurs souhaits via SMS, Facebook ou par email. Savoir que vous ne nous oubliez pas complètement nous fait chaud au cœur…

Nous avons connu quelques problèmes pour nous connecter facilement au Sri Lanka, d’où le retard accumulé dans le récit de notre périple et les messages postés coup sur coup. Nous nous en excusons et espérons que vous passerez quand même un bon moment à nous lire.

Nous en sommes donc et déjà au jour 152 et nous arrivons en soirée à l’aéroport de Colombo, situé en réalité proche du village de Negombo où nous passerons notre première nuit. L’hôtel est assez différent de tout ce que nous avons pu connaître en Inde, que ce soit sur le plan architectural ou sur le plan ‘propreté du restaurant’. Par contre, nous ne sommes pas seuls dans notre chambre. Nous partageons cette dernière avec un papillon géant, un grand cancrelat et une nuée de moustiques. Autre différence avec l’Inde, nous pouvons nous promener sur une plage propre et sans avoir autour de nous tout un attroupement de vendeurs ou de mendiants. Cela fait du bien de pouvoir  profiter librement du lieu et de regarder les pirogues à balancier et les pêcheurs… Le temps est variable sur Negombo et la pluie alterne avec  des périodes de franc soleil. Ce n’est pas la norme puisque nous sommes dans la saison de la mousson du nord-est et que nous sommes au sud-ouest ! Wait and see…

                   Le lendemain de notre arrivée, nous visitons les ruines d’un palais ainsi qu’un temple à Yapawwa. L’humidité est à son comble et la jungle à nos pieds. En route, nous croisons des tuk-tuk de toutes les couleurs, sauf jaunes, couleur qui semble être réservée aux tuk-tuk indiens J. Il y a aussi énormément de gens avec un parapluie, celui-ci protégeant tantôt de la pluie, tantôt du soleil. En effet, que ce soit la pluie ou le soleil, ce n’est jamais doux. Avec la pluie semble être revenu le déluge et le soleil tape vraiment très fort, ce qui est bien pratique pour sécher vos vêtements détrempés ! Nous arrivons ensuite à Anaradhapura, ville qui, avec Kandy et Polonnaruwa, dessine le triangle sacré, soit une région du Sri Lanka riche en temples et vestiges archéologiques. Nous visitons donc ce que la vieille ville a à offrir avant de découvrir notre nouvel hôtel. Nous y trouvons un personnel extrêmement aimable dont Cyril qui a toujours un mot gentil pour les enfants. Cyril  travaille vingt-huit jours sur trente et retourne en famille les deux autres jours. Une fois le trajet effectué, une partie de ces deux jours est déjà écoulée. Sa famille au Sri Lanka, c’est son fils de trois ans et ce sont ses parents. La mère de l’enfant, toujours épouse de Cyril, travaille comme beaucoup d’autres dans un pays du Golfe et plus précisément au Koweït, comme femme de ménage et nounou. Elle ne rentre qu’une fois tous les deux ans. Le plus cher désir de Cyril ? Que son fils se souvienne de sa mère d’ici le retour de cette dernière…

                     Le jour suivant, à la plus grande joie des enfants, nous nous rendons à Habarana afin de nous balader une nouvelle fois à dos d’éléphant. La promenade est superbe, en bordure de jungle et nous permet de voir divers animaux tels des crocodiles (de loin), des iguanes, des caméléons, des immenses araignées, des perroquets, des pélicans, … Kumari, le pachyderme de trente ans qui nous porte, nous arrose avec sa trompe et nous sommes rapidement trempés. De notre côté, nous lui offrons des bananes et admirons la souplesse de sa trompe avec laquelle elle attrape le fruit que nous lui tendons directement de sur son dos. Nous remarquons aussi qu’une haleine d’éléphant, ça ne sent pas très bon !!!

                     Pour diner, nous grignotons du maïs cuit dans des chaudrons sur le bord de la route et tentons d’échanger quelques mots, parfois sans succès, avec les vendeurs.

                     La visite du site de Polonnaruwa nous instruira sur le bouddhisme, les pagodes, stupas ou dagobas qui sont en fait trois noms différents pour désigner la même chose : un temple bouddhiste. On découvre aussi les villes anciennes des monarques d’antan. Cela n’intéresse pas du tout les enfants qui en ont plus que marre des temples. Silvio et moi, par contre, trouvons que c’est un peu autre chose que les temples hindous et surtout, sommes ravis que le bouddhisme soit moins compliqué à comprendre que l’hindouisme.  

                     Comme nous l’avions demandé à notre interlocuteur de voyage, le tour au Sri Lanka est bien moins chargé que le tour en Inde. D’une part, nous souhaitions ne pas accumuler trop de retard pour l’école (deux heures de cours seulement par jour ne permettent pas, en plus, de se reposer pendant deux semaines voire plus). Ensuite, parce que nous voulions que les enfants puissent rester des enfants et avoir des plages de jeux. L’île étant assez petite, trois semaines suffisent amplement pour en faire le tour et permettre, de surcroit, de passer du temps dans les piscines d’hôtel, à la grande joie des petits. Aujourd’hui, par exemple, la seule activité de la seconde partie de la journée consiste à faire « tremper les enfants » et à « légumer » un peu…

                     Au soir, comme nous en avons déjà un peu marre des restaurants d’hôtels, nous demandons à notre chauffeur de bien vouloir nous conduire dans un resto typique, pensant trouver des endroits aussi insolites qu’en Inde. Le pauvre homme cherche mais ne trouve que d’autres restos pour touristes. Nous avons de plus assez mal choisi notre soir car n’ayant pas traversé le village en arrivant, nous n’avions pas remarqué que ce dernier ne comptait que six maisons et n’était en fait qu’une base avancée pour découvrir la région de Polonnaruwa. A ce propos, nous sommes tellement perdus dans la nature que le petit panneau figurant sur la porte de notre chambre d’hôtel donne, non pas les consignes en cas d’incendie ou des rappels concernant les heures du petit-déjeuner mais bien des instructions pour fermer toutes les fenêtres et les portes lorsque nous quittons la chambre, sans quoi les singes viennent chaparder vos affaires. Ils sont mignons comme tout avec leurs petits cheveux en l’air mais n’ont peur de rien ! Ils viennent faire un coucou aux enfants sur les bords de la piscine et inclinent leur petite tête pour s’attirer les sympathies et les biscuits… Craquant !

                     Nous nous dirigeons ensuite vers Trincomalee. Trinco, comme disent les locaux, souffre. Trinco panse ses plaies mais Trinco relève la tête et espère des jours meilleurs. Meilleurs que ceux d’il y a juste six ans quand le tsunami a tout dévasté ; meilleur aussi que ceux qui ont connu la guerre avec les tigres tamouls il y avait encore quelques mois. Sur la route, très abîmée car pas soignée du fait des combats récents, des contrôles très fréquents, des militaires partout, des maisons transpercées par des balles, d’autres, sur la côte, dont le toit s’est envolé… Même si la guerre est bien terminée, Trinco et toute la région du nord-est mettra encore des années à cicatriser. Une autre ambiance : une atmosphère d’après-guerre, d’après pertes matérielles et surtout humaines… A Trinco, il fait très lourd et il pleut beaucoup en très peu de temps. Nous sommes du côté de l’île qui se fait arroser en hiver, l’autre côté recevant sa part de précipitations en été. Nous visitons les sources naturelles d’eau chaude et Silvio se mêle aux Sri Lankais pour goûter aux vertus de cette eau naturellement chaude et pure. Nous visitons ensuite le fort et le temple hindou qui se trouve dans son enceinte. Il faut savoir qu’au Sri Lanka, il y a quatre « religions » qui cohabitent, parfois, comme nous l’avons vu, non sans heurts. Il y a le bouddhisme au premier rang, l’hindouisme ensuite, puis l’islam et le catholicisme. Cela permet donc de visiter quatre lieux de culte ou de recueillement différent dans un seul et même pays.

                     Les enfants passent une fois encore leur « après école » dans la piscine avec Silvio et, pour ma part, j’ai honte de l’avouer mais je m’ennuie. Nous sommes dans des petits hôtels avec peu d’infrastructure et où il y a peu à faire. La plage de ce côté de l’île est sale ; les pluies amenant les crasses sur le sable, Internet n’et presque jamais disponible et il fait trop humide pour lessiver ! Bien sûr, je pense à vous, au froid, dans la neige… Mais ça me déprime car je pense aussi à Noël et au fait que nous serons seuls. Ca passera, sans aucun doute. Il paraît que c’est normal, d’après d’autres voyageurs, d’avoir un peu le blues lors des fêtes de fin d’année, quelque soit l’endroit où on se trouve.

                     Nous quittons Trinco pour Dambulla. Il pleut, les vendeurs de maïs ont disparu des bords de route. Nous ne faisons pas grand-chose vu le temps… Heureusement, il y a des animaux à l’hôtel et les enfants sont ravis. Il y a la chienne qui vient d’avoir dix petiots, la tortue et, surtout, Kiripouta. Kiri est une demoiselle écureuil. Sa mère est tombée d’un arbre lors d’une tempête. Elle en est morte. Les propriétaires de l’hôtel ont trouvé Kiri, tout bébé, et, pour lui éviter le même sort qu’à sa maman, l’ont recueillie et nourrie à la bouillie de papaye jusqu’à ce que Kiri puisse se nourrir seule. Lorsqu’ils ont voulu la rendre à son milieu naturel, elle a refusé, revenant toujours près de ses nouveaux amis. Elle répond à son nom mais reste très sauvage. Elle bouge tout le temps, par mouvements très saccadés. Parfois, elle se calme et vient sur votre bras vous faire un bisou. Romane y a eu droit ! Elle adore les animaux et ils le lui rendent bien… Dès qu’il fait noir, Kiri se met sous sa couverture et s’endort. Si vous l’appeler doucement en allumant une petite lumière, elle pointe le bout de son museau et vient vous saluer. Lorsque vous repartez et éteignez, elle va se rendormir. Bref, une tendre expérience pour Romane et pour Nicolas. C’est cela aussi, le Sri Lanka : des animaux de toutes sortes partout et une nature généreuse… D’où le nom ‘Sri’ qui signifie ‘la bénie’ (malgré les catastrophes des ces dernières années apparemment…).

                     Le lendemain, c’est sous une pluie diluvienne que nous escaladons le Rocher du Lion à Sirigiya. Il s’agit d’un monolithe, tout seul au milieu de la jungle. Il a abrité en son temps et en son sommet le palais d’un roi.  Cette pluie nous permet d’avoir une paix royale lors de l’ascension. Nous étions les seuls, en bon belges prévoyants, à avoir pris notre KW ! En haut, la pluie cesse et nous laisse voir un panorama certes un peu triste et gris mais néanmoins assez dégagé. La descente s’effectue sous le soleil, entre des flaques parfois tellement grandes et profondes que nous devons changer plusieurs fois d’itinéraire. En bas, nous sommes presque secs !

                     A l’hôtel, nous rencontrons Achmad, un étudiant qui se fait des sous avant de rentrer à la faculté étudier l’art. Il est extrêmement gentil avec nous et nous parle un peu de sa vie et de ses rêves. Nous sommes captivés tant ses désirs semblent simples par rapport à nos désirs d’occidentaux. Nous sommes contents aussi car comme le tourisme a déjà fait des ravages au Sri Lanka et il est vraiment difficile d’avoir un contact authentique avec des locaux. Là, nous entendons autre chose que ‘money’, ‘dollar’, ‘petits prix’, …

                     En route vers Kandy, troisième et dernière ville du triangle culturel, nous visitons un superbe temple doré ainsi qu’un vieux temple en ruine et d’autres temples creusés directement dans la roche. Pour une fois, nous étions soulagés que les enfants ne veuillent pas descendre de la voiture pour nous accompagner car il ne fallait pas être sensible pour admirer les fresques tapissant le temples. Non, rassurez-vous, il ne s’agit plus d’ « expressions corporelles » assez rares au Sri Lanka, mais bien de fresques représentant la vision qu’avaient les gens de l’époque de l’enfer. Des empalements, des corbeaux qui vous arrachent les yeux, des démons qui vous enlèvent la peau du thorax alors que vous n’êtes qu’agonisant, des gens dévorés par des cobras, des saignées jusqu’à ce que mort s’ensuivent, des scorpions qui vous piquent sur tout le corps… Le châtiment étant bien sûr fonction de votre vie sur terre et des fautes commises. Même des fautes minimes à nos yeux trouvaient sentence. En d’autres mots, comme personne n’est parfait, tout le monde avait droit, à un degré différent, à une punition. Bref, nous ressortons de la grotte l’estomac un peu plus près de la bouche et passons dans la grotte suivante où se n’est guère mieux… Cette fois, ce sont des représentations de ce que certains rois ordonnaient vraiment comme châtiments ! Ils sont à peine moins graves que les précédents, ce qui laisse supposer que ces rois se sont inspirés des fresques pour trouver comment punir leurs sujets. Pas de doutes, si de tels châtiments existaient encore dans nos pays, il y aurait moins de délinquance !!! Un musée sur le bouddhisme nous en apprend encore un peu plus sur cette philosophie et un moine nous montre également l’ancienne façon d’écrire sur des écorces.

                     Ce que nous aimons aussi beaucoup, en voyage, ce sont les démonstrations de l’artisanat local ou la visite d’usine. Notre chauffeur arrive généralement à nous trouver des endroits peu encombrés de touristes, ce qui laisse le temps aux artisans de nous expliquer correctement les choses… Aujourd’hui, nous repassons dans un ‘Spice Garden’, bien mieux tenu qu’en Inde, mais aussi, malheureusement, avec un magasin immense plein de vendeurs collants qui vous remplissent un grand sachet de tout ce que vous devez impérativement emporter en Belgique. Le jeu consiste donc à attraper le sachet avant d’arriver à la caisse, de le vider et de ne garder que ce qui vous intéresse vraiment ! Il y a d’autres jeux également… Par exemple, on veut vous masser pour vous prouver les vertus de telle ou telle huile. C’est super mais pas forcément devant d’autres gens ! On veut aussi vous épiler un peu, puis, vous servir du thé, puis vous parfumer, … Tout cela est toujours gratuit… sauf qu’ensuite, vous vous retrouvez avec un nombre incroyable de pourboire à laisser aux différentes personnes qui ont pris soin, parfois contre votre gré, de votre petite personne. Ca nous amuse toujours beaucoup d’observer les nouvelles victimes du système. Ce nous amuse bien moins de devoir continuellement nous battre pour faire respecter notre désir d’acheter ou non, de boire ou pas, de se faire masser, épiler, parfumer ou non… Bref, c’est épuisant ! En plus, je ne sais pas, mais ils ont du flair, les vendeurs… Alors que d’habitude, depuis notre départ, compte tenu des pays traversés, on me nie parfois ; cette fois, c’est Silvio qui est inexistant ! Bon, au moins, il se rend compte de ce que j’ai vécu en tant que femme dans certains pays. Mais n’empêche ! Ils ont compris que les huiles essentielles, les médecines alternatives, le soin des enfants, … c’était pour moi ! Et de fait, je suis réellement intéressée. Or, c’est très grave de se montrer ou d’être intéressé car il est presque impossible d’en sortir indemne. Bref, chère maman,  j’ai un présent pour toi J !

                     Ensuite, nous visitons une usine de batik et nous aimons beaucoup. Nous sommes seuls, la dame explique super bien, on essaye des vêtements typiques, … Il y a bien sûr une boutique mais il n’y a aucun forçage. Cette visite est très enrichissante.

                     Tout cela nous amène au vingt-trois décembre, toujours à Kandy… Et m’amène moi à avoir faim…

                      A très bientôt donc et excellent réveillon à tous J.

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