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Vivre et découvrir
3 avril 2010

Sortir des Emirats!

Bonjour tout le monde, Nous vous avions laissé au jour 234. Ce jour-là devait tomber la décision de Téhéran de me refuser le visa. Nous sommes donc avec nos amis 'Philéas', à Abu Dhabi, lorsque nous apprenons la nouvelle. Ils ont du mal à comprendre pourquoi la poisse nous colle à ce point. Ils nous aident comme ils peuvent et se proposent de veiller sur Nicolas et sur Romane afin que nous puissions trouver une connexion Internet et rechercher une solution tranquillement. Silvio et moi décidons de passer par une agence, bien que nous n'y croyons pas du tout. Si les services consulaires de Téhéran sont organisés, je suis fichée quelque part sur un PC sous la rubrique 'Refusé'! Mais bon, à part quelques dizaines d'euros, nous n'avons plus rien à perdre, étant entendu que ni l'ambassade belge à Abu Dhabi, ni l'ambassade belge à Téhéran ne s'émeuvent de mon sort. Les jours suivants sont stressants, tant pour nous que pour nos amis. Nous sommes dans l'attente de nos visas, eux saoudiens, nous iraniens. Ils obtiennent les leurs rapidement et au jour 237, ils nous quittent pour poursuivre leur voyage vers des horizons qu'ils se réjouissent de découvrir. Nous sommes heureux pour eux mais tellement accablés par notre malchance que c'est la larme à l'œil que nous les regardons prendre la route. Nous enfants se retrouvent démunis sans leurs amies Lila et Myette et doivent réapprendre à ne se contenter que d'eux-mêmes après plus d'une semaine vécue à partager leurs jeux et leurs secrets. Quant à vous deux, Rémy et Florence, pardon encore pour avoir plombé l'ambiance avec nos soucis et merci pour ce que vous avez pu faire pour nous soulager un peu... Bonne route et à bientôt, dans un autre pays, en France ou en Belgique où vous serez les bienvenus. En attendant des nouvelles de l'agence iranienne, nous visitons le musée des voitures sur la route d'Abu Dhabi à Liwa. Il commence à faire vraiment très chaud, nous atteignons les trente-huit degrés dans Baloo, même à l'ombre. Pessimistes, nous avons déjà décidé qu'en cas de refus, je resterai aux Emirats avec les enfants, le temps que Silvio traverse l'Iran avec le véhicule. J'ai recherché tous les vols vers la Turquie et je suis soulagée de savoir que des amis sont prêts à nous accueillir en cas de besoin. Merci à vous, Sylvette et Dominique qui n'avez pas hésité à répondre présents. Merci à vous également, Michel et Anne-Marie, qui aviez déjà réfléchi afin de nous faire une place chez vous durant les fortes chaleurs et jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée. Quel baume au cœur de se savoir soutenus par vous tous que nous ne connaissions même pas avant d'arriver dans ce pays... La vie de voyage est faite de retrouvailles, de départs et de rencontres. Aussi, les Philéas à peine partis, nous rencontrons un couple de retraités allemands, Bärbel et Bernd, qui voyage depuis des années et connaît presque toute la planète. Nous passons quelques moments très agréables en leur compagnie car eux aussi attendent leurs visas saoudiens... Au jour 241, toujours pas de mail de l'agence que nous savons pourtant très sérieuse vu que nous étions passés par cette dernière pour nos visas touristiques de l'aller. Par contre, nous avions trouvé un interlocuteur parlant très bien allemand à l'ambassade iranienne et ce dernier, ennuyé par ce qui nous arrive, nous appelle spontanément vers midi: mon autorisation de visa est arrivée!!! Nous pouvons passer à l'ambassade dès le lendemain! C'est le comble: moi qui avait eu un refus, je me retrouve avec une autorisation d'un mois de séjour alors que le reste de la famille n'a que quinze jours. Quelle logique! Le lendemain, nous disons rapidement au revoir à nos nouveaux amis et filons à l'ambassade. Entre-temps, nouveau stress, je me rends compte que nous sommes le quinze mars, soit à quelques jours de Nowruz, le Nouvel An iranien. Le guide de voyage prétend que tous les transports en communs fonctionnent au ralenti voire sont au repos complet. Avec notre chance, il en sera de même pour le ferry... On téléphone à l'agence de shipping qui confirme: le dernier ferry part demain soir ou... le quatre avril, soit dans près de trois semaines! Décidément, on les cumule!!! Pour avoir ce ferry, dans lequel il n'y a plus de place disponible, nous devons arriver au plus tard ce jour, à seize heures à Sarjah et avoir le responsable au bout du fil afin qu'il nous trouve des places. Il nous faut aussi convaincre l'ambassade de nous délivrer nos visas directement et pas dans deux ou trois jours comme cela se fait d'habitude. Ils acceptent, touchés par notre déveine. A midi, l'ambassade ferme ses grilles, Silvio est toujours à l'intérieur. A treize heures, il en sort avec les visas mais, à Abu Dhabi, entre treize et quinze heures, les camions ne peuvent pas circuler! Qu'à cela ne tienne, il nous faut ce ferry. Évidemment, nous nous faisons arrêter deux fois par la police, non pas à Abu Dhabi où nous sommes en infraction mais bien une fois à Dubaï et une fois à Sarjah, pour des simples contrôles. Silvio rappelle l'agence en chemin, explique notre situation au responsable et lui demande de faire le maximum pour nous trouver quatre places plus une pour Baloo. Il nous laisse stresser une demi-heure avant de nous rappeler: c'est OK! Et là, tout s'enchaine subitement: aller réserver nos places sur le ferry, faire quelques courses de choses que nous savons introuvables en Iran, trouver des rials iraniens car, forts de notre précédente expérience, nous savons qu'aucune des banques que nous avions visitées à l'aller n'accepte de changer de dollars ou des euros, changer nos dirhams excédentaires, prévenir nos proches que nous serons injoignables pendant dix à quinze jours, téléphoner à nos amis des Emirats pour leur faire savoir que nous quittons le territoire et pour les remercier une dernière fois, manger une fois encore le maïs au beurre et au fromage, trouver le temps de regretter de ne pas pouvoir passer voir 'My friend' pour notre visa au consulat d'Azerbaïdjan, ce dernier fermant également pour les vacances de Nowruz, dire au revoir au soleil qui nous quittera bientôt au fur et à mesure que nous remonterons vers le nord, ... Nous passons une dernière nuit agitée à Sarjah et emmenons Baloo au port dès le lendemain matin afin d'entamer les démarches de sortie. Pendant que Silvio s'occupe du camion, nous restons avec les gardes du port, qui nous offrent des jus de fruits tandis que nous racontons à l'un deux, Indiens originaire du Kerala, notre séjour dans sa région. L'homme, comme tous les autres Kéralais rencontrés, a les larmes aux yeux de plaisir de nous entendre parler des Backwaters, des éléphants, ... Nous visitons un peu Sarjah et nous rendons dans la salle d'embarquement pour y patienter plusieurs heures. Cette salle est glauque... Comme souvent aux Emirats, ce que les touristes voient est splendide, tout de verre et d'acier, tout en superlatifs mais, ce que les locaux, les expatriés ou les voyageurs au long cours découvrent est parfois moins reluisant. Le côté iranien est beaucoup plus avenant! Seuls non frontaliers, nous passons parmi les premiers les services d'immigration et trouvons une bonne place dans le ferry tandis que Silvio devise tranquillement sur le quai avec les dockers en attendant de rentrer Baloo sur le pont des véhicules. Le ferry est bondé, c'est rapidement la pagaille mais, heureusement, les mécaniciens nous ont donné l'autorisation de passer la nuit dans notre camion; ce que nous faisons une fois le souper terminé. Le lendemain, sur le pont, nous assistons à l'arrivée du ferry à Bandar Abbas et nous ressentons une incroyable sensation de liberté, erronée, évidement puisque nous accostons en Iran. J'ai couvert ma tête du voile obligatoire et, ensemble, nous respirons profondément, prêts à affronter les heures de paperasseries qui nous attendent. Nous sommes sortis des Emirats, ensemble. Nous y étions entrés mi-octobre et nous sommes mi-mars. Bien que nous ayons quitté le territoire pour trois semaines en Inde, trois autres au Sri Lanka et, enfin, deux dans les wadis omanais, nous avons approfondi ce pays bien malgré nous. Les Emirats Arabes Unis nous auront réchauffés tout l'hiver et tiendront longtemps une place à part dans notre vie car nous y avons rencontrés énormément de gens, locaux, expatriés ou voyageurs. Nous y aurons vécu de superbes expériences comme les pires périodes de doutes. Nous sommes enfin prêts à poursuivre notre voyage et à vous en partager ce que nous pouvons. A très bientôt, donc!
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Commentaires
T
j'adore ce blog!
S
le 9 avril 2010<br /> <br /> Je viens de lire avec plaisir votre périple, et je n'ai qu'à vous souhaiter beaucoup de courage pour la suite !!<br /> <br /> Recevez une pensée amicale du médoc (gironde-France)<br /> <br /> SOLANGE
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