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Vivre et découvrir
20 octobre 2009

Iran 3

Nous revoici…

Alors, après avoir quitté les bergers et nous être régalés, nous avons pris la route vers une perle : Isfahan. Nous sommes passés voir la mosquée que les bergers nous ont renseignée sur le chemin, une des plus belles d’Iran mais dont notre guide ne parlait même pas. Sur la route, nous avons pris du fuel et ça a fonctionné à merveille. Là où nous sommes sciés, c’est quand on voit que de nombreuses personnes connaissent et situent la Belgique mais savent en plus que Bruxelles en est la capitale. Franchement, chapeau !

Arrivés à Isfahan, nous trouvons une place tout près de la place de l’Imam. Nous flânons et visitons ses deux mosquées. Des gens nous accostent en français, sous prétexte d’entretenir leur connaissance, mais ce sont en fait des marchands de tapis. Leur comportement n’a heureusement rien à voir avec les marchands de tapis du Maghreb ou, dans une bien moindre mesure, de Turquie. D’emblée, nous leur expliquons que nous n’achèterons rien et en donnons les raisons. Ils nous offrent le thé malgré tout et, lorsque nous les reverrons le jour suivant, ils seront très gentils et prompt à prendre de nos nouvelles. Nous rentrons par le quartier des artisans, là où bon nombre d’objets vendus aux touristes sont fabriqués. Nous voyons donc l’autre Isfahan, celui où peu de gens se promènent. Certains artisans nous invitent à observer un peu leur travail du verre, de l’étain et du cuivre, leur peinture, la fabrication du nougat local (excellent !)… Nous rencontrons quelques touristes dans la ville mais très peu nombreux et toujours en groupe, à l’exception d’un couple français qui a organisé son voyage lui-même. Ils rêvent d’un jour voyager avec leur propre véhicule et nous prenons plaisir à discuter avec eux des avantages et des inconvénients de la formule. Le soir, nous ressortons admirer la même place éclairée. On rentre dans Baloo et on se couche mais, vers une heure du matin, on frappe à la porte. La police ! On soupire, on se rhabille… En fait, ces messieurs se disent inquiets pour notre sécurité et nous demandent de les suivre. A-t-on le choix ? Bien évidemment, nous ne trouvons aucune langue commune pour nous exprimer. Les enfants sont inquiets et se demandent si nous allons passer la nuit au poste. En fait, ils nous conduisent bien plus loin du centre mais dans un grand parc très bien entretenu qui accueillent également les campeurs (nous avons vu beaucoup d’Iraniens visiter leur pays en tente qu’ils plantent dans des parcs). Ils sont contents d’eux. Nous, nous sommes soulagés. Une fois encore, nous avons rencontré cette fameuse police iranienne mais, une fois encore également, nous avons été très bien traités.

Le lendemain, toujours à Isfahan, nous visiterons le palais Sehel, la Mosquée du Vendredi et nous baladons le long du fleuve afin d’admirer les ponts. Nous traversons aussi le bazar près du quartier juif et, fait assez rare pour être mis en évidence, nous parvenons à y rester deux heures sans jamais nous faire enquiquiner. Tout au plus, on nous demande d’où nous venons. Nicolas et Romane se font souvent caresser les cheveux à cause de leur couleur plus claire (surtout dans le cas de notre blond Nicolas). Ils commencent à y être habitués. Des motos grouillent partout et à vive allure dans ce bazar, rendant ce dernier assez dangereux mais cela n’inquiètent nullement les parents iraniens qui laissent y trainer leurs enfants seuls dès leur plus jeune âge. Nous nous faisons accoster en anglais mais aussi et allemand et en français pas des personnes intéressée par notre projet. Nous rencontrons notamment un jeune afghan qui nous parle de son pays. Tout cela et très intéressant. Certains nous demandent s’ils peuvent nous photographier ou se faire photographier avec eux. Alors que nous mangeons, nous faisons la connaissance d’un étudiant d’une école coranique. Il nous aborde directement en français et fait des photos avec nous. Il est plein d’humour et cela contraste avec son air austère et ses vêtements sérieux. C’est un plus pour nous de rencontrer ce genre de personne aux abords assez inaccessible et de se rendre compte que finalement, il connaît aussi le foot, il a également des examens et connaît les stress de l’échec, se pose des questions d’ordre politique sur le devenir des son pays, etc.

Au jour 80, nous quittons Isfahan pour Yazd.

Encore un plein d’essence et toujours aucun soucis. Nous cherchons un bivouac et pensons avoir trouvé. Deux jeunes nous disent que le bivouac n’est pas super et nous demandent de les suivre. Ils nous emmènent à l’entrée de leur village. Nous nous installons pour l’école quand d’autres jeunes viennent nous parler. Ils veulent nous inviter mais nous refusons poliment car nous commençons à accumuler du retard sur le plan scolaire. Entre les visites, les policiers, les invitations, les rouspétances très nombreuses des enfants et l’intendance, il est parfois difficile de venir à bout de nos deux heures de cours. Par contre, ils insistent pour que Silvio aille voir leur jardin. Il y va donc, espérant que je puisse commencer les cours. Raté ! Une famille arrive très rapidement pour également nous recevoir chez elle. Je tente d’expliquer que mon mari est parti et que je dois l’attendre. Sil revient avec des kilos de pistaches cueillis directement sur l’arbre car le jardin en question est en fait un verger. Un des jeunes vient d’une famille ayant de nombreux terrains et assez d’argent pour avoir pu engager deux travailleurs afghans. La famille qui attend est en fait sa famille à lui, venue insister pour nous inviter après que le jeune eut expliqué notre refus. Nous acceptons donc, nous ne savons faire autrement. Nous voici dans une grande maison à manger tout seul, eux ayant déjà pris leur repas ! Les parents nous convient à une fête mais comprennent que je ne suis pas bien et nous laisse rester sans eux. Cependant, les jeunes nous quittent aussi car ils partent cette nuit en car à Téhéran pour assister à un match de foot demain. Bref, nous voici seuls avec un de leur oncle qui se coupe en quatre pour nous servir des choses que bien sûr, nous ne demandons pas. Nous dormons chez eux et passons une très bonne nuit, bien plus au frais que dans Baloo qui chauffe gravement dans cette partie du pays située en bordure d’un désert sans vie aucune. A cinq heures du matin, nous nous faisons réveiller par l’imam da la mosquée située juste à côté de la mosquée. Les chants durent d’autant plus longtemps que nous sommes vendredi, jour saint des musulmans. Ca c’est de l’exotisme, n’est-ce pas ?

Bien sur, impossible pour eux de nous laisser repartir sans avoir pris le petit-déjeuner au cours duquel les enfants se régalent et de nombreux villageois viennent nous saluer, dont Fatime, une cousine de la famille qui parle super bien anglais et qui décide de nous prendre sous son aile.

Fatime nous fait voir une vieille maison typiquement iranienne de sa famille, avec des jardins et du mobilier en bois, des cheminées d’aération et toute une série de vieux outils utilisés en cuisine. Ensuite, nous découvrons la ferme familiale et le bébé dromadaire. Elle nous conduit par après à une mosquée désensablée il y a peu. Nous y allons en voiture et c’est le garçon de treize ans qui conduit, y compris sur les routes hors du village. Ils se débrouillent très bien ! Personne ne possède la clef pour entrer sur le site mais un gamin escalade les grilles et nous ouvre de l’intérieur. Ils connaissent super bien les lieux et nous sommes tout paf de nous retrouver là, dans un lieu rendu secret par les sables du désert. Cet endroit est splendide ! Fatime nous conduit ensuite chez elle où nous sommes conviés à manger et à dormir… Sa famille nous traite comme des princes. Impossible de les aider à faire quoique ce soit. La maman cuisine pendant des heures un repas iraniens en notre honneur et s’excuse encore qu’elle a du faire vite ( !) et qu’elle n’a pas réussi à faire quelque chose de délicieux. Nous, nous nous régalons. Pour une fois, nous voyons une table et des chaises mais la table ne sert qu’à poser des choses dessus et les chaises à décorer. Personne ne s’en sert et nous mangeons par terre, assis en tailleur, sur des tapis. Les gamins de la famille vont chercher on ne sait où une PS2 pour occuper Nicolas et Romane. Ils téléphonent à tout le village pour signaler notre présence à ceux qui n’ont pas encore vu Baloo. Nous organisons une visite selon la coutume locale, c'est-à-dire en deux groupes distincts, hommes et femmes. Le soir, nos enfants et les leur sont complices, tirent à la carabine à plomb et jouent à différents jeux. En parlant, Silvio explique qu’il joue de la guitare. Evidemment, ils veulent entendre la musique de Silvio. Ils sont ravis à un point tel qu’ils repassent des coups de fil et invitent tout le village à écouter Silvio le soir. Le voilà donc à faire un concert privé à un groupe d’hommes et de femmes en tchador. Une des femmes joue de la cithare et s’y met aussi timidement. Des hommes dansent, le thé et les pastèques tournent entre les gens. Quelle bonne ambiance… Lorsque les gens partent, deux messieurs arrivent. Ce sont des musiciens iraniens venus juste pour nous faire écouter quelque chose de chez eux. Une flute et un instrument à corde dont Silvio a joué et dont nous avons oublié le nom. Super !!!

Le soir, nous dormons chez eux et le lendemain, nous mettons un  temps fou à décoller. On partage les photos prises, Romane qui admire les tchadors de Fatime et de sa sœur Ediyeh se voit en offrir un, on prend de l’eau, on reçoit des pastèques (tiens, tiens…) et des œufs de leurs poules et enfin, on échange nos coordonnées et on se dit adieu. Si nous revenons en Iran un jour, plusieurs familles se disent prêtes à nous recevoir, dont celle-ci, qui a été extraordinaire à tout point de vue.

Nous nous rendons à Yazd, célèbres pour ses tours du vent permettant d’aérer les maisons d’une des régions les plus chaudes du pays. Yazd est aussi le lieu où les zoroastriens se sont réfugiés quand ils ont été ‘chassés’ de leurs terres par les musulmans. Tout près de Yazd, on peut voir des tours du silence. Ces tours sont situées à l’écart de la ville car c’est là que les pratiquants zoroastriens plaçaient les cadavres de leurs morts en vue d’un décharnement pas les vautours et ceci dans le but de n’enterrer aucun déchets humains. Bien sûr, ces pratiques sont aujourd’hui interdites. Nous bivouaquons près d’une de ces tours (Cham), au pied d’un village en ruine et aux portes du désert. Les enfants sont ravis et ont une immense pleine de jeux…

Malgré tout, la police et les militaires iraniens sont partout et c’est ainsi que nous nous faisons réveiller peu avant sept heures le lendemain. Ici, se lever à sept heures, c’est faire la grasse matinée ! Des militaires nous demandent nos passeports. Cela se reproduit plusieurs fois et ce sont toujours des militaires différents. Nous voyons ensuite arriver un régiment de plus d’une centaine de soldats venus s’exercer pour leurs exercices. Pile ici !!! On voudrait le faire exprès que nous n’y arriverions pas ! Ils n’ont plus le temps de nous faire partir et, bien sûr, ils ne s’imaginaient pas trouver un véhicule étranger à cet endroit. Nous assistons à leurs exercices, à leur repas, à leur prière, … Impressionnant ! Le pays est bien gardé ! D’ailleurs, à ce propos, nous avons vus beaucoup de canons prêts à parer à une éventuelle attaque aérienne. Bref, nous sommes bloqués là, d’autant qu’ils s’exercent aussi aux tirs et que nous ne souhaitons pas faire les frais d’une balle perdue. Une multitude de contrôle plus tard, nous avons l’autorisation de partir. Le plus drôle, c’est que les groupes venus avec des agences ont ces tours du silence dans leur programme de visite. Nous avons également trouvé les sites zoroastriens très intéressants. Par contre, les gens d’ici ne savent pas trop de quoi il s’agit et cela quel que soit le niveau d’études suivi. Les militaires ne comprennent pas non plus ce que nous trouvons de beau à cet endroit. Evidemment, ils ont l’habitude mais pour nous, habitués au ciel gris, aux façades de briques et au plat pays, c’est autre chose !

Nous nous dirigeons vers Shiraz. Nous voulons prendre du carburant mais il n’y a pas de diesel à la pompe. Un camionneur veut siphonner son réservoir pour nous aider. Nous refusons car, comme expliqués plus haut, nous n’attendons jamais d’être à sec et pouvons arriver à la station suivante. Il y tient quand même, siphonne et nous offre cinquante litres. Il veut être certain que nous ne tomberons pas en panne…

On découvre Nasq-e-Rostam où des tombes sont placées au centre de grandes croix creusées dans la montagne et à vingt-cinq mètre du sol. Il commence à faire horriblement chaud et l’ombre se fait très rare. Ensuite, nous atteignons le site de Persépolis, très bien conservé. Il y a encore énormément de bas-reliefs en état et nous y restons plusieurs heures. Nous sommes aussi rassurés car depuis plusieurs jours, nous n’avons plus de rials. Nous n’avons nulle part trouvé de banques pouvant nous changer des dollars et ce n’est pas faute d’essayer. Il y avait bien un change à Isfahan mais nous avions encore du liquide et n’avions pas de dollars sur nous. Heureusement, à la librairie de Persepolis, ils acceptent de changer à un taux très honnête. Nous avons dormi près du site et avons évidemment rencontré la police…

Au jour 85, nous sommes à Shiraz. C’est un peu la course car nos visas ne sont que d’un mois et comme vous l’avez lu, on ne rigole pas avec les formalités. Sans quoi, nous aurions visité la plaine turkmène au nord avant de pointer plein sud. A Shiraz, nous visitons principalement les jardins et le tombeau d’Hafez. Nous nous faisons offrir un thé par un passant qui aime bien la Belgique !

Nous devons arriver à Bandar-e Abbas pour notre shipping et décidons d’y arriver en longeant la côte, vu que nous n’avons déjà pas découvert la Caspienne. Les paysages de montagnes et de désert sont absolument splendides. Par contre, une fois redescendus de nos plateaux désertiques et des montagnes (jusqu’à deux mille cinq cents mètres quand même), nous réalisons notre erreur. Même en octobre, sur le golfe, il fait torride. Des quarante degrés et une humidité extrême. Ils n’ont que trois à cinq jour de pluie par an mais l’évaporation de l’eau de mer est énorme. De plus, Pas de shorts, pas de courtes manches pour moi et le foulard.

Sur la route de Bandar-e-Busher, c’est au tour de notre Romane d’être malade. Comme Nicolas en Turquie, elle chauffe à trente-neufs, vomi, à mal au ventre et passe ses journées aux toilettes. Notre eau est toujours désinfectée ou filtrée systématiquement mais comme nous sommes souvent invités, elle a pu se contaminer. Nous roulons donc beaucoup pendant quarante-huit heure ce qui nous permet de rafraîchir Baloo avec le ventilateur (prise allume-cigare) et d’offrir un minimum de confort à Romane. Les routes iraniennes sont très bonnes dans l’ensemble et nous avançons bien. Après deux jours de températures, de douleurs et de massages d’huiles essentielles, les microbes sont évacués et Romane remange comme un ogre.

Les gens sur le golfe sont très gentils aussi. On cherche de l’eau (beaucoup plus rare qu’ailleurs) et on nous en donne deux cents litres dans une station-service. Là, un camionneur nous propose spontanément sa carte fuel au cas où. Il ne nous manque que cinquante litres. Il nous les offre en même temps qu’un Cd de musique folk iranienne.

Une fois Romane guérie, nous nous arrêtons à Bandar-e-Kangan afin de se poser un peu et pour permettre aux enfants de profiter de la plage et de la mer. C’est super beau. Le désert et les dromadaires d’un côté et la mer de l’autre. Par contre, pour ce qui est de se rafraîchir, c’est raté !!! Personnellement, je ne nage pas. Etre dans l’eau habillée et avec le voile ne me tente pas. Les enfants et Silvio y font en maillot et pantalon. L’eau est à plus de trente-trois degrés. On croirait rentrer dans son bain !

Sur la plage, un groupe de femmes accompagnées d’un chaperon homme m’aborde alors que le reste de la famille se baigne. Elles sont parées de bijoux et portent plein de couleur et des vêtements typiques des habitants du golfe persique. Elles font connaissances avec moi quelques minutes et nous invitent ce soir à une fête de mariage. Elles repassent nous chercher quelques heures plus tard avec un gros quatre-quatre climatisé et nous font déplacer Baloo jusqu’au village afin que nous puissions reprendre de l’eau.

Nous assistons donc à une soirée fabuleuse. Il y a plein de gens, les mariés nous accueillent, on reçoit à manger, les gens sont bien habillés, ils fument la pipe, … Romane et moi gardons un souvenir pendant quelques jours : nos mains ont été décorées au henné par Hoda et par sa sœur. En partant, on reçoit quelques souvenirs et un petit mot où s’inscrit le plaisir que les filles de la famille ont eu à nous recevoir. On repasse les saluer le lendemain avant de quitter les lieux et faisons le plein d’eau. On boit une boisson fréquente ici, à base d’une poudre de fruit. Les enfants aiment. Les grands aussi. Du coup, on reçoit tout le paquet de poudre !

Il y a vingt pas entre chez eux et Baloo mais le chef de famille nous reconduit en quatre-quatre et sort de son coffre des bouteilles d’eau et plusieurs paquets de chips et de biscuits pour chacun d’entre nous (je vous ai dit que les chips semblaient être l’aliment le plus facile à trouver dans le pays…). Le tout comme ça, juste pour nous faire plaisir…

Peu avant Bandar-e-Lengeh, nous bivouaquons et sommes à nouveau invités. Cette fois, il s’agit de la famille de Massoud, beaucoup plus pauvre et vivant dans un hameau. Le plafond et les murs de la maison sont fort abimés mais ils ont l’air conditionné que nous n’avons pas dans Baloo. Pour nous, c’est donc le grand confort. C’est une famille très rude mais, une fois encore, on cuisine pour nous et on passe une soirée bien typique. On en profite d’autant plus, de ce moment de pur bonheur, que ce sera probablement le dernier L.

Nous nous sommes arrêtés le lendemain à Bandar-e-Lengeh où, selon nos différents hôtes, il était possible de prendre un ferry vers les EAU. Nous trouvons la compagnie et prenons nos renseignements. Ce serait bien, nous gagnerions deux cents kilomètres de route et près de la moitié du trajet en mer. Malheureusement, la liaison existe mais seulement pour les personnes, pas pour les véhicules. Par contre, le responsable nous dit qu’il y a une navette mercredi mais qu’il faut arriver mardi matin en vue de faire les formalités. Nous sommes lundi… Nous avions prévu de quitter samedi mais comme le bateau ne quitte le port qu’à vingt-deux heures et qu’il s’agit de notre dernier jour de visa, il est plus prudent d’essayer d’avoir le ferry de mercredi. La route est truffée de contrôle de police. Il fait toujours torride.

Nous arrivons à Bandar-e-Abbas fin d’après-midi. Nous avons du mal à trouver la compagnie qui ne se situe pas sur le port. Nous demandons et un monsieur prend sa voiture et nous indique de le suivre. Il nous y emmène à l’autre bout de la ville. C’est fermé mais nous avons obtenu à Lengeh le nom du responsable et il sera là demain à huit heures. En attendant, nous prions que nous puissions embarquer car nous n’avons pas de quoi payer ! En effet, nous avions prévu des dollars et des euros mais n’en avons plus assez à cause de nos soucis à la frontière. Or, aucune banque n’accepte visa. Malheureusement, la compagnie de shipping non plus. Et ça, ça nous achève car les marchands de tapis d’Isfahan, eux, l’acceptaient !!!

Silvio explique la situation : la fin prochaine du délai de séjour, le fait que si nous prolongeons nos visas (aisé pour des visas de tourisme), nous devrons remonter tout le pays (ben oui, à l’ouest, c’est l’Irak ; à l’est le Pakistan ; au nord-est, l’Afghanistan et au nord le Turkménistan qui serait envisageable si l’hiver n’était pas aux portes de l’Asie centrale) et passer par Téhéran chercher des nouveaux visas, retourner en Turquie pour redescendre via la Syrie, … On demande à payer une partie aux EAU où visa est accepté. Le responsable accepte !!! Yes !!! On paye pour nous ici et on payera aux EAU pour Baloo !!!

L’homme nous aide dans toutes les démarches et ce gratuitement parce que Dieu lui demande d’aider son prochain. Et des démarches, il y en a pour deux jours ! Des heures et des heures où Silvio se farcit des bureaux, des papiers, des tampons et où nous, nous nous déshydratons dans le camion ! Il y a bien un terminal climatisé mais l’ennui, c’est que nous ne pouvons rien prévoir car on nous appelle continuellement. Sans le responsable de la compagnie, je me demande comment nous aurions fait. Bien sûr, nous sommes les seuls avec un véhicule et les seuls à n’être ni iraniens, ni émiratis.

Le grand moment arrive enfin ! Après que de containers aient été chargés dans le ferry, c’est autour de Baloo. Moi, je voulais filmer, du coup, quand j’arrive à l’émigration avec les enfants, toit le monde a fini et je trouve porte close. Notre fidèle responsable me fait rentrer et demande à Silvio de rentrer aussi pour les ultimes démarches. Nous passons rapidement mais Silvio ne sait plus ressortir pour terminer de rentrer Baloo dans le ferry. Un ouvrier le voit et va faire comprendre aux autorités que Silvio doit absolument sortir. Nous sortons donc les premiers mais on ne me laisse pas filmer, nous devons monter et nous installer. Le ferry est moche, les sièges abimés, sales, … Nous sommes déçus. Rien à voir avec les ferries qui traversent la Manche.

Silvio arrive. Nous sommes rassurés et profitons de l’air co. Nous souhaitons aller voir le départ sur le pont extérieur mais on sert quelque chose à manger. Nous restons donc et mangeons mais les enfants n’aiment rien, malgré le choix. Heureusement, nous avions prévu et les avions fait manger dans Baloo avant d’embarquer.

A peine le repas avalé, les gens se couchent et on éteint la télé. Chacun s’approprie une rangée de siège car le ferry est peu rempli. Les enfants s’endorment et passent une bonne mais courte nuit. Silvio somnole un peu en vue des démarches à affronter demain. Moi, en bonne travailleuse de nuit ( !?), je veille sur mes enfants. Du coup, le responsable sur le bateau vient papoter et me sert un verre de coca. Plus tard, Silvio nous rejoint et parle avec nous, on lui montre Baloo, on récupère des caisses pour nos rangements intérieur, … La nuit passe ainsi. A cinq heures, il est temps de prier. Les GSM sonne l’alarme, les gens se réveillent, font plein de bruit et réveillent nos enfants. On déjeune à sept heures et nous arrivons à Sarjah vers onze heures.

Sarjah, c’est une des Emirats Arabes Unis et c’est aussi le début d’une autre histoire…

A très bientôt et surtout, n’hésitez pas à nous laisser des commentaires sur ce que vous pensez de nos textes, de notre voyages et sur vous. On pense à vous et nous aimerions savoir comment voua allez, si vous n’avez pas froid, si vous n’êtes pas malades, …

Par avance, merci.

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Commentaires
S
Nous ne sommes pas (encore ?) malades bien que la grippe A soit à nos portes...ainsi, je gave les enfts de cires de Cu, Au, Ag et d'omégas 3 + ecchynacéa...nous verrons donc. Nous commençons à devoir supporter un vent assez froid et des "giboulées de mars". Nous prenons tjrs plaisir à vs lire. Bien heureusement vs suez....car il me semble que les kilos s'accumuleraient ;-)).<br /> Les photos sont magnifiques. Je rie bien avec cette école qui n'arrive jamais à se faire...cela dit, ça doit finir par t'embêter alors, fais l'école pr les enfnts du village!! <br /> je vais un peu lire ton lien avec les huiles essentielles, tu sembles t'y connaître. De gr bisous à vs de ns 4. be careful !
T
Un coucou des voisins, très impressionnés par votre voyage fabuleux et inoubliable<br /> Merci pour votre carte !<br /> <br /> Thierry, Marie-Anne, Val et Flo
A
Entre le téléphone qui sonne, les cours, les enfants à aller chercher à l'école, je viens à l'instant de finir tes lectures .<br /> en te lisant, je vis ce que vous vivez, j'imagine les lieux que tu nous décris.<br /> Je suis sidérée de voir que vous avez autant de paperasses à remplir ,de papiers à fournir...<br /> Chapeau bas à vous tous .<br /> Continuez de faire attention à vous .<br /> Gros bisous.<br /> Bonne route.
M
Rentrée d'un séjour dans les Pyrénées, je retrouve avec une immense joie tes mails et tes aventures.<br /> C'est fabuleux ce que vous vivez là, quels échanges d'amitié, de sympathie, etc.Qu'en pensent les enfants de tous ces inconnus qui vous invitent sans rien attendre en retour....Quelles leçons, ils nous donnent.Bravo à toi, Françoise pour tes textes, ils nous font vivre avec vous 4 , ce merveilleux voyage et les photos sont superbes.Bonne continuation, bonne route et tous les soirs, je pense à vous 4 dans mes prières.Je vous embrasse très fort et à bientôt.MERCI pour ce que vous nous faites.....VIVRE ET DECOUVRIR
M
Je vous lis toujours avec autant de passion et vous imagine (c'est trop gai de laisser mon imagination se balader. C'est comme si j'étais avec vous.... Enfin presque !!!). Que d'aventures ! Je ne sais si j'aurais supporté toutes ces immenses heures d'attente de papiers, essence etc... Et tout cela dans un charabia imcompréhensible ! Bravo à vous ! Quelle leçon aussi. et je pense beaucoup aux enfants aussi que je ne connais pas malheureusement. Chapeau à eux!<br /> Je vous envoie pour aujourd'hui toutes mes amicales pensées. Marie-Noëlle (relooking)
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