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Vivre et découvrir
9 septembre 2009

Des nouvelles de Kahta, 3.

Bonjour tout le monde,

Nous sommes près de Diyarbakir et je continue la suite de mon précédent message en reprenant au jour 52.

Nous avons quitté Gülsehir et avons visité les habitations troglodytes d’Uçhisar avant de nous rendre à Göremme et ensuite à Zelve où nous avons admiré le musée en plein air et les cheminées de fées. A Uçhisar, nous avons pu discuter devant un thé avec un vendeur chez qui nous avions d’abord acheté des canettes. Il nous a expliqué les problèmes de la population locale obligée de se réorienter professionnellement depuis qu’une chaine d’hôtels bien connue a décidé de fermer trois hôtels sur cinq dans la région, laissant des centaines de personnes sans travail. Les enfants ont eu l’occasion d’essayer des chapeaux typiques de la région. A Zelve et à Göremme, les touristes regardaient les cheminées et le musée puis, certains tournaient autour de Baloo sans jamais nous saluer. Les Turcs eux-mêmes ne nous parlaient plus. Finalement, un homme est venu nous demander d’où venait le camion et semblait intéressé par notre projet. In fine, il voulait que nous nous rendions dans une école où sa nièce apprenaient à confectionner des tapis et surtout, que nous en achetions un pour la faire monter en grade. Lorsque nous lui avons expliqué que nous n’achèterions aucun tapis vu que nous vivons dans un camion, il nous a proposé de le faire livrer. Nous lui avions déjà expliqué que nous louons notre maison et qu’un tapis était trop encombrant pour le faire envoyer chez des personnes qui devraient le garder pendant le voyage. D’une minute à l’autre, nous sommes passés de ‘personnes super intéressantes qui découvrent le monde’ à ‘portefeuille sur pattes sans intérêt’. Il nous a du coup planté là pour aller alpaguer d’autres touristes. De toute façon, notre éventuel budget loisirs, cadeaux ou souvenirs fond comme neige au soleil et passe dans les frais de diesel. Baloo boit beaucoup et la Turquie est un des pays du monde où le carburant est le plus onéreux. C’est dingue puisque les voisins directs de la Turquie sont notamment l’Iran et la Syrie où le diesel ne coûte presque rien. Il n’y a pas qu’en Belgique que les carburants sont hyper taxés !!!

Bref, ce qui précède explique que nous fuyions comme la peste les sites bourrés de touristes occidentaux, quelle que soit la beauté de ces sites. La Turquie est grande, le monde est vaste, il y a de la place pour tout le monde et pour tous les goûts.

Le lendemain, nous sommes allés visiter une ville souterraine à Dirinkuyu. Splendide visite ! La ville de surface est bien moins jolie et, à nouveau, vous vous faites continuellement appeler en vue d’acheter l’un ou l’autre souvenir. Nous avons ensuite quitté tout doucement la Cappadoce.

Les deux jours suivants, nous avons pris la route vers le Mont Nemrut mais surtout, nous avons fait une longue pause près du volcan Ercyes pour vaquer à des occupations plus terre à terre telles les lessives par exemple. Le site était superbe, dans les montagnes, au calme, une mosquée en face de nous et des troupeaux de moutons ou de vaches comme seuls voisins. Un fermier nous a proposé du lait frais excellent. Nous avions retrouvé l’accueil turc à notre plus grand bonheur…

Nous roulons encore le jour suivant et parvenons à rejoindre Gulpinar où jaillissent de très belles cascades. A peine sur le parking de ce petit site, une dame nous offre des pêches.

Le jour suivant se déroule de la même façon. Nous devons un peu mettre le turbo (pas facile avec Baloo) afin d’arriver dans les temps au lac de Van pour retrouver nos amis Eric, Elise, Théo et Elliot. De plus, avec les deux heures d’école quotidiennes et l’intendance, nous ne roulons que quelques heures par jour au mieux et, bien sûr, pas tous les jours. Bref, nous arrivons dans un village près de Besni, après avoir essuyé des heures de routes lamentables et de chantiers quasi ininterrompus.

Nous roulons tranquillement à la recherche d’un endroit plat quand un homme nous fait signe et essaye de savoir où nous allons. A grand renfort de gestes, nous lui expliquons que nous cherchant une place pour nous garer et passer la nuit. Il nous guide vers son champ et nous invite à stationner à côté d’une source d’eau potable. Très vite, sa famille et des voisins viennent voir ce qui se passe et nous offre des fruits : grenades, raisins blancs et noirs, figues, … Nous en avons plusieurs kilos. Ensuite, nous recevons des légumes : tomates et poivrons. Voilà bien des choses que nous n’avons jamais du acheter en Turquie : des fruits et des légumes… Nous leur faisons visiter Baloo et distribuons quelques crayons aux enfants. Dans ce village éloigné de tout, aux maisons ravagées par un tremblement de terre conséquent et assez récent, les crayons sont très appréciés. Les ânes de la famille nous sont aussi présentés et Romane fait un tour sur l’un deux avec une jeune fille du village. Encore une fois, un superbe accueil.

Tout irait bien si notre Nicolas ne commençait pas à couvrir quelque chose. Il a mal au ventre et chauffe assez bien. Nous avons tous mangé et bu la même chose et l’eau est soit filtrée, soit désinfectée systématiquement… A suivre donc…

Nous arrivons dans la ville de Kâtha le lendemain et sommes interpellés par un chauffeur de dolmus (= taxis collectif local). Il nous explique que monter au Nemrut avec le camion va être difficile et qu’il serait mieux de venir avec lui dans le dolmus. Nous hésitons un peu mais très vite, nous trouvons l’idée fort tentante. Nicolas ne chauffe plus mais a toujours mal au ventre, il sera mieux installé et moins secoué que dans Baloo. L’homme gère un ‘camping’ et un hôtel où nous pouvons passer la nuit ce qui nous évite de rechercher un bivouac. Enfin, le dolmus ira bien plus vite (il reste près de soixante kilomètres de montagnes avant LE mont) que Baloo. Nous sommes donc partis avec lui, avec un guide et deux couples de jeunes anglais. Nous avons été ravis. Les routes étaient praticables avec Baloo mais il y avait de nombreux virages en épingles à cheveux qui auraient été très difficiles à négocier. De plus, cela nous a fait une pause (surtout pour Silvio qui conduit d’habitude) et nous a permis de retrouver un peu de confort. Nous avons été voir le pont romain de Cendere et nous baigner dans un site splendide dans les montagnes, juste en dessous de ce dernier, nous avons vu un bas-relief représentant Hercule en train de saluer Mithridate, roi de Commagène, les ruines du château de Yenikale et enfin, le tant attendu Mont Nemrut, la plus haute montagne de Mésopotamie de Nord. Il y a a le tumulus et des terrasses sur lesquelles sont posées de colossales statues d’Apollon, de Zeus, de Tyche, d’Hercule et d’Antiochos. Nous ne sommes redescendus qu’après avoir admiré le coucher du soleil, toujours fidèle depuis notre entrée en Italie. Encore une superbe journée…

A l’heure où j’écris ces lignes, Nicolas a toujours très mal au ventre mais il ne chauffe plus. Personne d’autres de la famille n’a de problèmes. Nous espérons évidemment qu’il se remettra vite.

A bientôt pour d’autres nouvelles…

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Commentaires
V
Plus de nouvelles depuis un petit temps...on espère que tout va bien!
V
Plus de nouvelles depuis un petit temps...on espère que tout va bien!
M
Comme tout le monde je souhaite que Nicolas aille mieux.<br /> C'est toujours aussi palpitant à lire, merci de partager votre voyage en fait il ne nous manque que les odeurs!!<br /> Bonne route<br /> MArie
M
Je viens de lire vos derniers commentaires ! Mais que c'est passionant à lire. C'est un peu comme si j'y étais... Je m'évade pour quelques instants grâce à vous. La manière d'écrire est aussi tellement vivante. J'espère également que Nicolas a pû retrouver ses forces à cette jeure-ci ?<br /> Je continue à vous suivre à la trace. merci des bons moments que vous me faites passer. Marie-Noëlle
L
Comme à chaque fois,vos aventures sont fantastiques et nous font rêver. J'espère que Nicolas se remettra vite de ses douleurs abdominales. Et puis,surtout ........ MERCI pour votre carte postale. Ce fut un bonheur à la maison, surtout pour Marèva. Maintenant elle est certaine que Romane pense toujours à elle et ne l'oublie pas.<br /> On vous embrasse tout les quatre très très fort.....et à bientôt pour de nouvelles aventures.<br /> <br /> Amitié,<br /> La famille Corazzini
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